Dans une histoire défiant toute attente médicale, un Californien a réalisé un exploit extraordinaire : vaincre à la fois la leucémie myéloïde aiguë et le VIH. Cette guérison remarquable, attribuée à un type spécifique de greffe de cellules souches, offre une lueur d’espoir dans la lutte contre ces maladies.
Un parcours semé d’embuches
Paul Edmonds, un homme de l’État américain de Californie, a réussi un exploit remarquable en vainquant à la fois une forme grave de cancer et le virus à l’origine du VIH. Le parcours remarquable d’Edmonds a commencé en 1988 lorsqu’on lui a diagnostiqué le VIH. À cette époque, cette maladie constituait souvent une condamnation à mort pour de nombreux hommes homosexuels. Bien qu’il ait vu tant de ses amis mourir de l’infection, il a persévéré et a vécu heureux aux côtés de son mari.
Le bonheur d’Edmonds a cependant été remis en cause en 2018 lorsqu’on lui a diagnostiqué une leucémie myéloïde aiguë (LMA), un type de cancer du sang généralement considéré comme la forme la plus agressive de leucémie. Étant donné que les personnes séropositives ont un système immunitaire plus faible, les risques de développer une leucémie et d’autres cancers du sang sont malheureusement plus élevés. Malgré tout, Edmonds et ses médecins n’ont pas baissé les bras.
Une guérison inespérée
Pour essayer de soigner le cancer du patient, les médecins ont opté pour une thérapie par cellules souches. Il s’agit d’un traitement qui consiste à remplacer les cellules souches endommagées par la chimiothérapie par des cellules saines provenant d’un donneur. Dans une tournure inespérée des évènements, il a été constaté que le donneur de cellules souches – dont l’identité n’a pas été révélée – avait une mutation génétique rare qui induit une résistance au VIH.
Cette mutation spécifique, connue sous le nom de CCR5-delta32, empêche le VIH de pénétrer dans les cellules. En conséquence, la greffe de cellules souches a non seulement remplacé les cellules cancéreuses d’Edmonds, mais a également introduit des cellules résistantes au VIH dans son corps. Grâce à ce traitement, Paul Edmonds est devenu en 2021 l’un des cinq seuls à avoir vaincu le VIH, mais aussi la personne la plus âgée à y parvenir. Désormais, il fait également partie des rares personnes ayant survécu à une LMA.
Son cas médical exceptionnel a fait l’objet d’un papier publié dans la revue New England Journal of Medicine. Si le cas d’Edmonds pourrait s’apparenter à un miracle, c’est surtout une étape importante dans la lutte contre le VIH et le cancer du sang. Même s’il ne s’agit pas d’un remède définitif et universel pour l’une ou l’autre de ces maladies, le cas d’Edmonds démontre le potentiel de la thérapie par cellules souches pour obtenir une rémission non seulement du cancer du sang, aussi du VIH. Pour rappel, la première personne à être guérie du VIH est décédée des suites d’un cancer.