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Le Groenland a gagné plus de 1 600 kilomètres de côtes en vingt ans, et c’est une mauvaise nouvelle

« Le littoral nouvellement exposé n'est pas consolidé »

Groenland Glace
— muratart / Shutterstock.com

Le réchauffement de l’Arctique entraîne le recul rapide des glaciers, exposant de vastes pans de littoral au Groenland. Si ce phénomène pourrait faciliter l’exploitation de ses précieuses ressources naturelles, les risques environnementaux sont réels.

Un équilibre précaire

En étudiant des clichés satellites pris en 2000 et 2020, Jan Kavan, de l’université de Bohême du Sud, et ses collègues ont constaté que plus de 1 600 kilomètres de côtes groenlandaises étaient aujourd’hui libres de glace. À l’heure où plusieurs nations convoitent ses gisements de minéraux, de terres rares ainsi que de pétrole et de gaz non exploités, cela s’apparente au premier abord à de nouvelles opportunités. Mais comme le soulignent les chercheurs, la réalité est bien plus nuancée.

« Le littoral nouvellement exposé n’est pas consolidé », expliquent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Climate Change. « Il n’est plus cimenté par la glace et s’érode facilement. Ces côtes sont probablement les plus dynamiques du monde. »

Dans le cas des fjords étroits, les pentes deviennent instables, ce qui augmente considérablement le risque de glissements de terrain et d’éboulements, à même d’engendrer des vagues de plusieurs centaines de mètres de haut, comme cela s’était produit en 2023. Six ans plus tôt, Nuugaatsiaq et Illorsuit, deux localités du nord-ouest du Groenland, avaient été frappées par un tsunami ayant fait quatre morts et emporté une dizaine de maisons.

« D’un côté, vous avez ces nouvelles terres promettant de faciliter l’accès à des ressources naturelles précieuses, et de l’autre ces importants risques naturels, qui menacent les infrastructures et les communautés côtières », résume Kavan.

Conséquences environnementales

La fonte des glaciers impacte également profondément les écosystèmes groenlandais, avec notamment une circulation des nutriments perturbée dans les fjords et les eaux côtières « affectant l’ensemble de la chaîne alimentaire », selon explique Mikael Sejr, de l’université d’Aarhus.

On estime que l’Arctique se réchauffe entre deux et trois fois plus rapidement que le reste du globe. Des recherches ont révélé que le Groenland perdait tellement de glace qu’il s’élevait rapidement, et que sa calotte glaciaire se fissurait à un rythme sans précédent.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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