Aujourd’hui, c’est près de 55 % de la population mondiale qui vit dans les zones urbaines et d’ici 2050, ce sera deux personnes sur trois. Selon l’OMS, la dépression représente le 1er facteur de morbidité et d’incapacité dans le monde. En France, c’est près d’une personne sur cinq qui souffrirait de dépression au cours de sa vie. Et une récente étude publiée dans Annual Reviews établit un lien inquiétant entre la dépression et la vie urbaine.
Dépression et vie urbaine…
L’environnement dans lequel nous vivons peut affecter directement ou indirectement notre santé, et plus particulièrement notre santé mentale. La vie en ville peut en effet être très stressante, comme l’a prouvé l’étude menée par Mathilda Van den Bosch, chercheuse en santé environnementale à l’université de British Columbia à Vancouver et Andreas Meyers Lindenberg, directeur de l’Institut de santé mentale à Mannheim en Allemagne.
S’il n’était pas encore prouvé scientifiquement que la vie en ville causait directement la dépression, de nombreux éléments découverts par les chercheurs tendent à le démontrer. C’est notamment le cas de la pollution de l’air, des pesticides ou encore des nuisances sonores.
Les chercheurs précisent également que même si ces éléments sont abondants en villes, ils ne se limitent pas à cette zone. En effet, la pollution de l’air concerne également les campagnes, et les pesticides sont un grand danger pour les fermiers qui sont constamment en contact avec ces substances.
La ville, un milieu stressant et pollué
Vivre en ville, c’est partagé son quotidien avec de nombreuses personnes. Cela peut causer des troubles comme la solitude ou du stress puisque les citadins sont constamment entourés de milliers, voire de millions de personnes, sans vraiment partager avec ces dernières. Myers explique cependant que les villes permettent un meilleur accès aux soins médicaux et à l’éducation, mais qu’elles sont également dangereuses pour deux raisons : il y a un manque d’espaces verts et les citadins sont aussi exposés à des éléments toxiques comme l’air pollué. Les chercheurs se sont donc intéressés à ces éléments physiques palpables qui peuvent expliquer les changements émotionnels des habitants.
La vie en ville signifie également une surexposition au bruit à cause de la circulation du monde, des travaux ou encore des voisins. En outre, les chercheurs ont constaté qu’en plus du bruit, l’exposition aux métaux lourds comme le plomb, aux pesticides ou encore à des composés organiques comme le bisphénol A (BPA) pouvait mener à la dépression.
La pollution de l’air est également un des facteurs aggravants. En plus de causer des troubles respiratoires et cardiovasculaires qui tuent des millions de personnes chaque année, elle peut causer des problèmes psychiatriques. La mauvaise qualité de l’air a ainsi été associée à la dépression, à l’anxiété et à des expériences psychotiques comme la paranoïa.
Bien sûr, vivre en ville ne vous rendra pas forcément dépressif. C’est une maladie complexe avec beaucoup d’éléments à prendre en compte. Mais selon les chercheurs, ces différents facteurs influent sur l’humeur et peuvent donc mener aux premiers symptômes de la dépression. Selon Meyers, l’exposition à des substances chimiques, contenues dans l’air par exemple, pourrait endommager nos neurones, et dérégler nos neurotransmetteurs tels que la sérotonine. La constante exposition des enfants à ces dangers pourrait également contribuer à un mauvais développement de leur cerveau.
La solution ? Privilégiez les espaces verts
Une autre étude datant de 2015 et relatée par Slate, démontre que les espaces verts possèdent de nombreux bienfaits sur la santé mentale. On constate ainsi que les citadins ont 20 % de risques supplémentaires de contracter des troubles de l’anxiété, et 40 % de risques supplémentaires de troubles d’humeur par rapport aux personnes vivant en milieu rural.
Une promenade de 90 minutes dans un milieu naturel suffirait ainsi à calmer vos angoisses et à vous relaxer. Toujours selon l’étude, il est nécessaire de mettre en place plus d’espaces verts dans les grandes villes afin de permettre à leurs habitants de se ressourcer.
Par Frida Hussain, le
Source: popsci
Étiquettes: pollution, psychologie, ville, anxiété, urbain, sante-mentale, dépression
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