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La Grande Barrière de corail à l’agonie : elle est condamnée si l’humanité ne change pas

À cause du réchauffement climatique engendré par l'Homme, ses coraux cuisent littéralement sous les vagues de chaleur

— superjoseph / Shutterstock.com

L’été australien de 2020 a fait des ravages. Il y a d’abord eu la sécheresse, puis les incendies dévastateurs, et maintenant un terrible épisode de blanchissement des coraux sur la Grande Barrière de corail, le pire qui ait jamais été enregistré. Et le pire pourrait être à venir…

Toute la Grande Barrière touchée par des épisodes successifs de blanchissement

La Grande Barrière de corail a essuyé plusieurs gros épisodes de blanchissement, en 1998, 2002, 2016 et 2017. Il s’agit d’un phénomène de dépérissement des coraux, qui se traduit par la décoloration de l’animal à la suite de l’expulsion des zooxanthelles symbiotiques qui recouvrent sa surface à cause d’une eau trop chaude ou trop acide. Problème : à l’époque, les dégâts ne s’étaient limités qu’à une ou deux sections de la barrière. Or, le professeur Terry Hughes, de l’université australienne James-Cook, a effectué le mois dernier des relevés aériens sur des centaines de récifs de la Grande Barrière et a découvert que ce sont les trois sections, à savoir les sections nord, centrale et sud, qui ont cette fois été simultanément touchées. D’après le professeur, ce sont quelque 25 % des récifs qui ont gravement blanchi. 35 % des récifs avait des niveaux de blanchissement plus modestes.

« Nous avons passé en revue 1 036 récifs depuis les airs au cours de la deuxième quinzaine de mars pour mesurer l’importance et la gravité du blanchissement des coraux sur toute la Grande Barrière de corail », a-t-il expliqué. « Pour la première fois, des phénomènes graves de blanchissement ont été observés dans les trois grandes régions de la Grande Barrière, le nord, le centre et d’importantes portions du secteur sud. »

« Nous sommes tous sous le choc de la rapidité avec laquelle cela s’est produit », a-t-il déclaré à CNN. « Trois événements de blanchissement graves en cinq ans, nous ne pensions pas que cela puisse se produire avant le milieu du siècle. » Le mois de février s’est révélé être le plus chaud jamais enregistré depuis 1880, concernant la température moyenne à la surface des terres et des océans.

En rouge, la surface de la Grande Barrière sévèrement touchée par les blanchissements successifs.

Des coraux « littéralement cuits » par la chaleur, une agonie de stress… L’hécatombe continue

Le blanchissement du corail ne signifie pas forcément sa mort. Les coraux peuvent se reconstituer si l’eau refroidit mais beaucoup sont déjà morts, “littéralement cuits” lors de la canicule, comme le rapporte Terry Hughes à New Scientist. D’autres mourront plus lentement à cause du stress au cours des prochains mois.

Les épisodes de blanchissement de 2016 et 2017 avaient déjà endommagé la moitié des coraux de la Grande Barrière. Or, sachant qu’il faut environ une dizaine d’années avant que les organismes à croissance rapide puissent guérir, les survivants n’avaient pas encore eu le temps de se rétablir lorsque la canicule de 2020 a frappé. Et vu la rapidité du réchauffement climatique, la situation risque encore d’empirer.

« La Grande Barrière de corail va continuer de perdre des coraux sous l’effet du stress thermique, jusqu’à ce que les émissions mondiales de gaz à effet de serre soient réduites à zéro net et que la température de la mer se stabilise. Sans action urgente pour atteindre ce résultat, il est clair que nos récifs coralliens ne survivront pas aux émissions habituelles« , écrit le scientifique dans The Conversation.

Par Maurine Briantais, le

Source: Science Post

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  • Merci Google trad… C’est pas mal de se relire de temps en temps, la dernière phrase ne veut strictement rien dire…