Aller au contenu principal

En Antarctique, la diminution de la glace de mer a des effets encore plus graves que prévu

Un cercle vicieux

Iceberg monumental et fragments de glace flottant sur une mer partiellement dégelée en Antarctique sous un ciel voilé
— Angela N Perryman / Shutterstock.com

Ces dernières années, la couverture de glace de mer de l’Antarctique a considérablement diminué, accélérant le réchauffement de l’océan et la fonte des calottes glaciaires, avec de lourdes conséquences pour la faune locale.

Une couverture hivernale historiquement basse

En 2023, la glace de mer autour du continent austral a atteint un niveau hivernal historiquement bas, inférieur de 1,55 million de kilomètres carrés à la moyenne. L’année suivante, il était presque aussi faible, et les dernières prévisions suggèrent que la situation ne devrait pas s’arranger en 2025.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PNAS Nexus, Edward Doddridge, de l’université de Tasmanie, et ses collègues ont exploré les effets de la réduction drastique de l’étendue de la glace de mer antarctique au cours de la dernière décennie. Ils ont constaté que les années où elle était le plus faible, elle avait entraîné une augmentation de 0,3 °C de la température moyenne de l’océan Austral à des latitudes comprises entre 65° et 80° sud.

Alors qu’ils pensaient qu’elle se dissiperait assez rapidement, la chaleur supplémentaire emmagasinée a maintenu l’océan plus chaud pendant au moins trois ans, créant essentiellement un cercle vicieux.

La disparition de cette barrière protectrice implique également que des vagues plus puissantes frappent les bords des calottes glaciaires, amplifiant le phénomène de vêlage. Selon l’équipe, chaque centaine de milliers de kilomètres carrés de glace de mer perdue entraînerait le détachement de six icebergs supplémentaires de plus d’un kilomètre carré. « Les années où la glace de mer était le plus faible, nous en avons observé deux fois plus », explique Doddridge.

Antarctique
— Steve Allen / Shutterstock.com

Des conséquences pour la faune locale

La perte de glace de mer impacte également les écosystèmes antarctiques. Parmi les espèces les plus menacées, les manchots empereurs (Aptenodytes forsteri) et les phoques crabiers (Lobodon carcinophagus), qui pourraient avoir plus de mal à atteindre les sites où ils se reproduisent.

Les conditions associées compliqueraient également la navigation et, par extension, le ravitaillement des stations de recherche antarctiques.

En début d’année, une tuyauterie insoupçonnée avait été découverte sous l’Antarctique.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

Étiquettes: ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *