Nul besoin d’habiter à la campagne et d’avoir un grand jardin pour lutter contre le réchauffement climatique. Vivre en ville et agir pour l’environnement est tout à fait compatible. Mieux, vous avez même quelques avantages. En adoptant les bons gestes au quotidien, chacun (et même les petits budgets) peut aider à préserver notre planète et contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.


Le transport est le secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre en France. Cela représente 27,8 % des émissions totales du pays en 2012, selon les chiffres du ministère de l’Environnement. Et 92 % de ces émissions proviennent du transport routier, selon Le Monde.

Lorsque l’on habite en ville, on a quelques avantages : un réseau de transports en commun et des commerces de proximité. Selon les transports existants dans votre ville, remplacez la voiture par le métro, le bus, le tramway ou le train pour faire vos courses, aller au travail ou rejoindre vos amis. Sortez aussi les rollers, la trottinette ou votre skate. Sinon, vous pouvez marcher ou pédaler.

Un homme fait du vélo en ville via Shutterstock
Un homme fait du vélo en ville via Shutterstock

ALLER TRAVAILLER EN VÉLO PLUTÔT QU’EN VOITURE PERMET D’ÉVITER L’ÉMISSION DE 250G DE CARBONE PAR KILOMÈTRE DANS L’ATMOSPHÈRE

En plus d’être bon pour la santé, aller travailler en vélo plutôt qu’en voiture permet d’éviter l’émission de 250g de carbone par kilomètre dans l’atmosphère selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). De plus en plus de villes proposent une offre de vélos en libre-service à l’instar de Vélib’ à Paris, Vélo bleu à Nice ou encore VélôToulouse. Des vélos à assistance électrique (VAE) en libre-service pourraient même conquérir les rues de Paris d’ici 2017 selon le Journal du Dimanche. Si le vélo n’est pas votre truc, certaines villes comme Paris et Lyon proposent des scooters électriques en libre-service. Il suffit de marcher dans la rue pour s’en rendre compte : la plupart des voitures sont occupées par un seul conducteur.

De plus, la grande majorité des déplacements automobiles s’effectue sur des petites distances de quelques kilomètres. Le covoiturage, notamment pour aller au travail, est l’une des solutions pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Des sites internet comme Covoiturage travail se développent pour que les collègues d’une même entreprise ou d’une société voisine se rendent ensemble en voiture depuis leur domicile jusqu’à leur lieu de travail. Par ailleurs, lorsque c’est possible, le télé-travail est un bon moyen pour éviter les déplacements et donc limiter son empreinte carbone.

Deux vélib' dans les rues de Paris
Deux vélib’ dans les rues de Paris

Consommez local, bio et de saison

Pour manger local, bio et de saison, rien de mieux que de faire pousser ses fruits et légumes chez soi. Vous n’avez pas de jardin ? Vous pouvez quand même créer un potager chez vous, que ce soit sur le balcon ou sur un rebord de fenêtre. Faites pousser vos tomates cerises, cornichons, poivrons, salades ou encore fraises en jardinières, en bacs ou en pots. Les herbes aromatiques comme le thym, le basilic, la menthe, le cerfeuil sont également très faciles à cultiver et parfaites pour agrémenter vos plats.

L’AGRICULTURE ÉMET PLUS DE 21% DES GAZ A EFFET DE SERRE

Ainsi, vous faites des économies et vous limitez les emballages polluants.Selon le ministère de l’Environnement, l’agriculture émet plus de 21% des gaz à effets de serre. C’est le troisième secteur le plus émetteur en France. Votre façon de consommer et ce que vous mangez a un réel impact sur notre planète. Pour lutter contre le réchauffement climatique mieux vaut manger bio, local et de saison. En effet, plus les produits que vous achetez viennent de loin et plus ils sont émetteurs de gaz à effet de serre. Évitez donc les fraises en hiver et préférez les produits des marchés et des magasins bio.

Faire pousser des tomates chez soi
Faire pousser des tomates chez soi

En plus d’apporter un peu de couleur à vos fenêtres, les fleurs attirent les pollinisateurs indispensables pour l’environnement et la fécondation des plantes. Si vous le pouvez, plantez plusieurs sortes de fleurs sur votre balcon ou votre rebord de fenêtre car elles n’attirent pas toutes les mêmes insectes. Les plantes aromatiques et les arbres fruitiers nains attirent aussi les abeilles, les bourdons ou les papillons.

Fleurs en pot sur le balcon

Si votre rebord de fenêtre n’est pas assez grand et vous avez besoin de plus d’espace, faites pousser vos plantes dans des jardins partagés gérés par des associations. Moyennant souvent une petite somme d’argent, vous avez accès à votre propre potager en pleine ville. Vos fleurs, fruits et légumes pousseront sans pesticides et vous aurez le plaisir (et la fierté !) de les cuisiner chez vous.

Certaines villes comme Paris invitent leurs habitants à végétaliser leurs rues. Le principe : faire pousser des fleurs en pot au pied d’un poteau, aménager un mini potager autour d’un arbre, installer des plantes grimpantes le long d’un mur…A vous de favoriser la biodiversité dans votre ville.

Des vaches dans un champ

Réduire sa consommation de viande

Éviter de manger de la viande ne serait-ce qu’une fois par semaine permet d’éliminer autant d’émissions de carbone qu’en laissant la voiture au garage pendant un mois. Si vous n’êtes pas prêt(e) à devenir végétarien(ne), essayez toutefois de diminuer votre consommation de viande le plus possible en préférant la dinde ou le poulet.

L’ÉLEVAGE DE BÉTAIL EST RESPONSABLE DE 14,5% DES ÉMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE

L’élevage de bétail est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique de notre planète. Cela équivaut à l’émission de 7 milliards de tonnes de CO2 selon le journal Le Monde. Les plus polluants sont la viande d’agneau (1 kg d’agneau correspond à une émission de 39 kg de gaz à effet de serre) et le bœuf (27 kg). Viennent ensuite le porc (12,1 kg), la dinde (10,9 kg) puis le poulet (6,9 kg). La production de viande est par ailleurs très consommatrice d’eau et l’élevage industriel pose aussi des problèmes de pollution de l’eau.

Limitez les déchets et le gaspillage

Une gourde via Shutterstock
Une gourde via Shutterstock

Réduire son impact environnemental, c’est aussi limiter l’usage de plastiques et d’emballages, que ce soit en faisant ses courses ou en allant au restaurant. D’ailleurs, la distribution en caisse de sacs plastiques fins – qui mettent plus de 400 ans à être dégradés dans la nature – est désormais interdite en France.

Vous avez toujours une bouteille d’eau en plastique dans votre sac ou sur votre bureau ? Au lieu d’acheter une nouvelle bouteille en plastique à chaque fois, munissez-vous plutôt d’une gourde ou d’une bouteille d’eau réutilisable. Vous économiserez en moyenne 3 litres d’eau pour chaque litre d’eau bu, d’après le PNUE. Au travail ou sur le lieu d’étude, apportez votre propre tasse et évitez l’usage des gobelets en plastique pour limiter les déchets.

AU RESTAURANT, IL EST PRÉFÉRABLE DE MANGER SUR PLACE PLUTÔT QU’À EMPORTER

Il fait beau et l’envie d’un pique-nique convivial sur l’herbe vous tente ? Très bonne idée, mais avec de la vaisselle réutilisable ou biodégradable et compostable. En outre, les assiettes, fourchettes, couteaux et verres jetables en plastique seront interdits en France dès 2020. Autre petit conseil pour limiter votre impact environnemental : au restaurant, choisissez de manger sur place au lieu d’emporter ou de faire livrer vos plats afin d’éviter les emballages qui finiront à la poubelle. Il en va de même pour les achats de vêtements, de cosmétiques (bio) ou de livres sur Internet. Rendez-vous plutôt au magasin lorsque cela est possible.

Légumes du marché
Légumes du marché

En faisant vos courses, choisissez toujours les aliments comprenant le moins d’emballage possible. Pour réduire les plastiques et éviter le gaspillage, achetez en vrac. Au supermarché, à l’épicerie ou au marché, à vous de venir avec vos tupperwares et pots en verre pour stocker vos pâtes, riz, légumes secs, café, thé, farine et sucre dans la quantité que vous souhaitez. Rangez-les ensuite dans un sac ou un cabas réutilisable. En plus, cela vous permet d’acheter uniquement ce que vous avez l’intention de consommer. Autre geste simple : scotcher sur sa boîte aux lettres une petite affiche « stop pub ».

Le lombricompostage : une solution pour recycler les déchets organiques

Lombricompostage d'appartement

Vous faites le bon geste en triant vos papiers, cartons, canettes en aluminium et bouteilles en verre. Toutefois, 30% du volume de nos poubelles sont des déchets organiques. Si vous pensiez que valoriser ses déchets organiques en vivant dans un appartement était impossible, détrompez-vous : le lombricompostage le fait. Cette solution écologique permet de réduire le nombre de déchets jetés à la poubelle et de transformer facilement les déchets organiques tels que les épluchures, les coquilles d’œufs et les restes de pâtes.

30% DU VOLUME DE NOS POUBELLES SONT DES DÉCHETS ORGANIQUES

Placé dans l’entrée, dans un coin de la cuisine ou sur le balcon, le lombricomposteur se présente sous la forme d’une petite boîte où vivent des vers de terre. Jetez-y vos détritus naturels pour que les lombrics les ingèrent et les décomposent naturellement. Attention, les vers ne consomment pas de viandes, de poissons, de produits laitiers et d’œufs.

Réparez les objets plutôt que de les jeter via Shutterstock
Réparez les objets plutôt que de les jeter via Shutterstock

Donner un second souffle aux objets

Le principe est de réparer au lieu de jeter. Votre grille-pain ne fonctionne plus ? Réparez-le vous-même si vous êtes bricoleur ou sinon apportez-le dans un centre spécialisé. S’il a véritablement rendu l’âme, ne le jetez pas : rendez-vous dans un centre de recyclage prêt de chez vous.

EN RECYCLANT, VOUS PARTICIPEZ À LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE

En recyclant vos appareils électriques usagés (ordinateur, télévision, four micro-onde, téléphone…), vous participez à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. N’oubliez pas de déposer vos piles usagées dans des points de collectes à côté de chez vous (au supermarché, magasin de bricolage ou électronique). Enfin, au lieu d’acheter du neuf, trouvez vos meubles, appareils et vêtements d’occasion dans des friperies ou sur des sites comme Le Bon Coin.

Réduire sa consommation d’eau et d’électricité

ampoule-ecologique

Chez vous, troquez vos ampoules incandescentes pour des ampoules fluorescentes compactes bien moins énergivores. Vous réduirez ainsi votre consommation d’électricité de 75 %. Préférez les appareils avec un bon indice énergétique qui consomment peu et débranchez toujours vos appareils électriques lorsque vous ne les utilisez pas.

Pour réduire votre consommation d’eau, prenez des douches plus courtes et évitez les bains. Les plus aventuriers peuvent uriner sous la douche pour éviter d’utiliser une chasse d’eau. Faire tourner le lave-vaisselle et la machine à laver uniquement s’ils sont pleins, utiliser le lave-vaisselle en mode éco, laver les vêtements à 30° ou à froid sont autant de petits gestes faciles à faire et bons pour la planète. Pensez aussi à réparer vos fuites de canalisation le plus rapidement possible. Vous ferez des économies d’eau considérable.

Lutter contre le gaspillage alimentaire, réduire ses déchets, recycler le plus possible, consommer local, bio et de saison, réduire sa consommation de viande et éviter la voiture…Il n’y a pas de petits gestes pour rendre notre planète plus respirable et tout le monde peut participer à son échelle. Parler autour de soi des solutions écologiques et s’engager dans une association peut faire bouger les choses. Le temps presse, car si l’on ne fait rien, 100 millions de personnes tomberont dans la pauvreté à cause du changement climatique.

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