Géographe de renom, George Everest est devenu arpenteur général des Indes Britanniques en 1830 et a réalisé des cartes très précises du territoire. Ses techniques novatrices ont plus tard permis de déterminer l’altitude du plus haut sommet au monde, qui a été baptisé Everest en son honneur.
UN VÉRITABLE AVENTURIER
Né au Pays de Galles le 4 juillet 1790, George Everest se passionne très tôt pour la géographie. Élève à l’académie militaire, l’adolescent se révèle également être un passionné de mathématiques. Il se rend aux Indes à l’âge de 16 ans et est ensuite sélectionné par Stamford Raffles, militaire et naturaliste britannique, pour explorer Java de 1814 à 1816.
Une contribution essentielle
Deux ans plus tard, George Everest retourne en Inde, où il va passer les 25 années suivantes à cartographier une grande partie du sous-continent, dans le cadre de la Great Trigonometrical Survey.
À partir de 1818, il travaille sous les ordres du colonel William Lambton et perfectionne ses techniques. Lorsque ce dernier meurt en 1823, il le remplace au poste de directeur du Service géodésique des Indes et devient officiellement arpenteur général des Indes en 1830, ce qui lui permet d’obtenir davantage de ressources pour mener à bien ses missions.
Cartographier les Indes orientales est une entreprise incroyablement fastidieuse en raison de l’immensité du territoire, de ses reliefs et de la grande variété des climats qui y règnent : les arpenteurs britanniques sont notamment amenés à parcourir des jungles denses et des déserts arides.
Everest n’est pas qu’un simple arpenteur, c’est un véritable inventeur. En tant que cartographe, il apporte plusieurs améliorations essentielles à l’équipement utilisé à l’époque, ce qui va permettre à ses équipes d’effectuer des mesures incroyablement précises, de l’Himalaya à l’extrémité sud du sous-continent indien.
LES MESURES EFFECTUÉES PAR EVEREST ET SON ÉQUIPE S’AVÈRENT D’UNE PRÉCISION SIDÉRANTE
Il s’agit d’une réalisation tout bonnement impressionnante lorsque l’on considère le matériel de mesure employé au 19e siècle. Les mesures au sol prises par Everest s’avèrent d’une précision sidérante, plus d’un siècle avant que les lasers de haute précision, satellites et photographies aériennes ne viennent grandement faciliter la tâche des géographes.
Ses équipes travaillent pendant plusieurs années avec des théodolites primitifs, avant qu’Everest n’améliore lui-même ces dispositifs de mesure.
Everest au sommet
En véritable perfectionniste, George Everest ne quitte jamais une zone avant de s’être assuré que les données récoltées et les mesures prises soient bonnes, et n’hésite pas à effectuer plusieurs lectures dans ce but.
Après plus de deux décennies passées à cartographier minutieusement les territoires de l’Inde, le britannique prend officiellement sa retraite en 1843 et retourne en Angleterre. En reconnaissance de sa contribution essentielle qui a permis d’établir des cartes plus précises du sous-continent, il est décidé en 1856 que le plus haut sommet du monde portera son nom.
En 1852, le mathématicien indien Radhanath Sikhdar est en effet parvenu à établir que la plus haute montagne au monde se trouvait dans la chaîne de l’Himalaya en utilisant les techniques popularisées par Everest, et a fait part de ses découvertes à Andrew Scott Waugh, son successeur en tant qu’arpenteur général des Indes Britanniques.
Quatre ans plus tard, Waugh décide que le plus haut sommet du monde sera renommé Everest en l’honneur du géographe.
EN 1856, LA PLUS HAUTE MONTAGNE DU MONDE EST RENOMMÉE « EVEREST » EN L’HONNEUR DU CARTOGRAPHE
Appellée Chomolungma (que l’on peut traduire par « déesse mère du monde ») par les Tibétains et Sagarmatha par les Népalais, la montagne devient officiellement l’Everest pour les Britanniques, malgré les protestations du principal intéressé.
Cinq plus tard, George Everest est anobli par la reine Victoria pour l’ensemble de ses travaux. Il s’éteint paisiblement à Greenwich en 1866, après une vie riche en découvertes et en réalisations.
Aussi étrange que cela puisse paraître, Sir George Everest n’a probablement jamais eu l’occasion de contempler le sommet qui porte son nom. L’homme avait pris sa retraite en 1843, et les équipes chargées d’effectuer les mesures des cimes népalaises ne se sont rendues dans la région que des années plus tard, ce qui rend cette possibilité bien hypothétique.
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