Connu pour être le plus aride de la planète, le désert d’Atacama abrite également une oeuvre absolument monumentale : le plus grand géoglyphe anthropomorphe jamais découvert.
Géant du désert
Situé au cœur de la cordillère des Andes, l’Atacama est l’endroit le plus ensoleillé de la planète : on estime que ses hauts plateaux reçoivent autant d’énergie solaire que l’infernale Vénus. Mais il ne s’agit pas de sa seule caractéristique remarquable. Au fil des décennies, des milliers d’oeuvres monumentales y ont été identifiées.
Réalisés il y a 500 à 1 200 ans, ces géoglyphes ont été créés par les anciens peuples nomades de la région à l’aide de pierres, en retirant les couches supérieures du sol ocre afin de révéler un socle rocheux beaucoup plus clair, ou en combinant ces deux approches.
Le plus spectaculaire d’entre eux reste assurément le « géant d’Atacama ». S’étendant sur 119 mètres et ornant le flanc du cerro Unita (1 245 mètres), il représenterait un chaman (aussi appelé « yatiri »), ou la divinité andine Tunupa-Tarapaca, liée au volcanisme et à la foudre et en l’honneur de laquelle de grandes fêtes étaient organisées et des sacrifices humains pratiqués.
Un symbole culturel et religieux majeur
Contrairement à la majorité des géoglyphes de Nazca, au Pérou, cette gigantesque figure anthropomorphe est visible depuis le sol, ce qui illustre son importance pour les communautés pastorales pré-colombiennes amenées à emprunter régulièrement le chemin de l’Inca.
Selon une étude publiée en 2012 dans la revue Spectrum, compte tenu des contraintes, aussi bien environnementales que logistiques, à l’époque de sa création, il ne fait aucun doute que cette oeuvre ayant traversé les siècles constituait un symbole culturel et religieux majeur.
Ses auteurs avaient également noté que chacune des pointes dépassant de la tête du géant s’alignait sur les positions du Soleil ou de la Lune à différents moments de l’année.