Le 11 septembre 2001 restera une journée à jamais marquée dans les mémoires. Ce jour-là, Genelle Guzman-McMillan travaillait au 64e étage de la tour nord du World Trade Center. Elle est restée coincée pendant 27 heures avant d’être sauvée. Elle sera la dernière personne à sortir vivante du World Trade Center. Lumière sur la dernière survivante des attentats du 11 septembre.
Le 11 septembre 2001, à part les organisateurs des attentats, nul ne savait que ce jour-là tout allait basculer. Le World Trade Center (WTC) allait subir un deuxième attentat après celui du 26 février 1993, où un camion a explosé dans le parking sous-terrain de la tour nord. Des terroristes ont pris les avions d’assaut avant de détourner quatre Boeing. Le vol AA 11 de la compagnie American Airlines transportant 76 personnes ainsi que le vol UA175 comptant 51 passagers s’écraseront sur les Twin Towers, tandis que les deux autres vont se crasher sur les murs du Pentagone et à Shanksville.
Le bilan total sera de 6 291 blessées et 2 977 victimes dont des civils, sapeurs-pompiers, officiers de police de la NYPD et des officiers de la PAPD. Contre toute attente, et sans doute un coup du destin, Genelle Guzman-McMillan fut la dernière survivante découverte sous les débris de la WTC.
Une journée censée être ordinaire pour Genelle Guzman
Genelle Guzman-McMillan était une travailleuse parmi tant d’autres au sein de la tour nord. Elle œuvrait en tant qu’adjointe administrative pour l’autorité aéroportuaire de New York. Genelle Guzman-McMillan est issue d’une famille nombreuse composée de neuf frères et sœurs de parents vénézuéliens. Elle immigre de Trinité-et-Tobago pour venir vivre à New York après avoir obtenu son diplôme au North Eastern College de Trinidad. Elle décroche ensuite ce poste en 2000.
Comme tous les matins, elle commence sa journée à 8h et se rend dans son bureau au 64e étage. Ce jour-là, son café à la main en plus d’un bagel, elle discute avec sa collègue Rosa Gonzalez. A 8h46, pendant qu’elles entament leur dialogue, le vol AA11 vient violemment heurter leur bâtiment, entre le 99e et le 93e étage, causant une énorme secousse. Comme Genelle Guzman-McMillan est originaire de terres où les tremblements sont fréquents, à aucun instant la jeune femme ne se doutait de ce qui venait réellement de se produire. Genelle jette un œil à la fenêtre, puis elle aperçoit des débris en feu venant du haut de la tour. Tout le personnel est en panique.
27 heures de doute, de crainte, de douleur mais surtout d’espoir
En allumant la télévision, elle découvre que les infos diffusent déjà le drame. C’est seulement à cet instant précis qu’elle se rend compte que l’immeuble est en feu et qu’en réalité, ce n’est pas une catastrophe naturelle qui est à l’origine des tremblements mais un avion victime d’un attentat terroriste. Des consignes de sécurité émanant des interphones de la tour ordonnent à ses occupants de garder leur calme et de rester où ils sont en attendant les prochaines directives.
Pris de terreur et de panique, les employés se ruent sans perdre de temps vers les ascenseurs. En revanche, seuls Genelle Guzman-McMillan, son amie Rosa et une quinzaine d’individus suivent les ordres et restent. Ce qu’ils ignorent, c’est que la tour commence à s’effondrer. A 9h, ils entendent un grand vacarme. Le vol U175 vient de heurter à son tour la tour sud. Genelle Guzman-McMillan et les autres personnes prennent alors l’initiative de quitter les lieux. Le générateur vient de lâcher et les ascenseurs aussi. Ils sont contraints de prendre les escaliers en suivant les marquages et les signaux de sécurité.
Au cours de la descente, Rosa tient la main de Genelle Guzman-McMillan. Le groupe croise des pompiers qui gravissent les marches pour porter secours aux sinistrés de l’avion. Arrivés au 13e étage, Genelle Guzman-McMillan lâche la main de son amie, le temps d’enlever ses talons, lorsque le désastre survient. Il est 10h28 et la tour nord s’écroule. Le groupe n’a pas le temps de réagir qu’il est enseveli par les décombres à la suite d’une détonation. Genelle Guzman-McMillan est séparée de Rosa et de ses collègues. Dans son témoignage, elle affirme que les murs sont tombés et que sa tête était prise en sandwich entre deux piliers massifs en béton ; sa jambe droite était enterrée jusqu’à sa cuisse ; seule son membre supérieur gauche pouvait bouger. Seule dans le noir et coincée dans les ruines, Genelle Guzman-McMillan est envahie par le désarroi et la peur : « Je pensais que j’allais mourir. Je savais que je n’allais pas m’en sortir », affirmera-t-elle plus tard. Dans l’espoir d’être secourue, Genelle Guzman-McMillan repense à sa fille de 12 ans, Kimberly. Le temps passe et toujours sans secours. Pendant plus d’une journée entière, elle reste enterrée.
Au bout de 27 heures, elle sent une présence à proximité. Lorsqu’elle tend la main, une autre serre la sienne, celle d’un certain Paul. La crainte et l’inquiétude se dissipent petit à petit et elle est enfin dégagée des décombres. Elle fut la dernière rescapée, la dernière à être emmenée d’urgence à l’hôpital, où elle faillit perdre sa jambe, et recevra les soins adéquats. Pendant son sauvetage, Genelle Guzman-McMillan dit avoir entendu une voix crier son nom qui, selon elle, pourrait être un ange envoyé du ciel. Elle mit du temps à se remettre de ses blessures et du choc émotionnel.
Une fois rétablie, Genelle Guzman-McMillan a écrit un livre sur son expérience, intitulé Angel in the Rubble. D’ailleurs, c’est suite à la sortie de son récit que le mystère sur l’ange qui l’avait sauvée a été levé. Ce dernier était un pompier du nom de Paul Somin. Il lui a expliqué qu’il était bien présent lors de son sauvetage le lendemain de l’attentat et qu’il lui avait demandé son nom. Mais ce détail aurait échappé à Genelle Guzman-McMillan en raison de son traumatisme.