Les Romains de l’Antiquité avaient des idées sur la sexualité très différentes de celles que nous avons aujourd’hui. De nombreuses représentations de leurs idées ont été conservées sur les murs des bâtiments de Pompéi. Récemment, des spécialistes ont découvert des fresques dans les bains suburbains de Pompéi qui révèlent la sexualité romaine sous ses multiples formes. Explications.
Les thermes suburbains de Pompéi et les démonstrations sexuelles
Les thermes suburbains sont situés à l’ouest de la porte Marine de Pompéi. Contrairement aux autres thermes de la ville, ils étaient privés. Par ailleurs, comme ils ont été construits plus tard que les autres, possiblement sous le règne de Tibère (14-37 après Jésus-Christ), ils se trouvent à l’extérieur des portes de la ville.
Il faut également savoir que ces thermes sont répartis sur trois niveaux. Toutes les pièces étaient dotées de fenêtres donnant sur le golfe de Naples. Ceux qui venaient dans ces bains pouvaient se baigner dans différentes salles, dont deux pour prendre des bains froids (frigidarium), un bain tiède appelé tepidarium et un bain chaud appelé calidarium.
À cette époque, les démonstrations sexuelles se déroulaient dans le vestiaire qui suivait le hall d’entrée. Les murs de cette pièce étaient décorés de huit fresques au contenu particulièrement érotique. Si les spécialistes ne savent pas exactement à quoi servaient ces images, certains pensent qu’il s’agissait d’une forme d’allusion à la prostitution qui pouvait avoir lieu dans ces bains. Bien que techniquement illégale, cette activité était courante dans les thermes romains. Pour d’autres experts encore, il pouvait s’agir de simples décorations mettant en avant des scènes qui plaisaient aux Romains. Et, sous chaque fresque, vous pouvez voir une peinture représentant une boîte avec un numéro. Il est possible qu’il s’agisse de boîtes peintes qui servaient pour les vêtements des visiteurs.
Des normes sociales et des restrictions juridiques
Les Romains n’étaient pas aussi timides en matière de sexualité que la plupart des sociétés actuelles. Les objets, l’art, la littérature et les inscriptions retrouvées nous donnent une idée claire de leurs penchants érotiques. Toutefois, il existait quand même des normes sociales et des restrictions juridiques qui régissaient le comportement sexuel.
Par exemple, il était socialement acceptable et même encouragé que les hommes romains recherchent des relations sexuelles avec des partenaires féminins et masculins. Cependant, il y avait des règles à cela. En effet, les hommes pouvaient avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes à condition de conserver le rôle « actif » ou « pénétrant ». Cela protégeait leur masculinité et leur virilité. Mais s’ils recherchaient un rôle « passif », en recevant une pénétration ou en pratiquant le sexe oral sur des femmes ou d’autres hommes, leur masculinité était alors remise en question et pouvait les conduire à être qualifiés d’efféminés.
Un double standard sexuel
Les Romains usaient d’un double standard sexuel puisqu’il était considéré moins acceptable pour un homme de pratiquer le sexe oral que pour une femme de faire la même chose. Il existait des formes anormales d’actes sexuels dont beaucoup ont été représentés dans l’art. Mais tout cela n’était pas accepté par tout le monde. Et certaines fresques érotiques ne sont pas toujours représentatives de ce qui était réellement autorisé à l’époque.
Il faut également savoir que lors des premières fouilles de Pompéi, de nombreux objets et images érotiques ont été mis sous clé ou censurés en raison de leur nature explicite. Mais aujourd’hui, si vous vous rendez à Pompéi, vous pouvez voir toutes ces traces d’art romain.
Pour aller plus loin, nous vous proposons de découvrir la sexualité dans la Rome antique.