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Alliées inattendues ? Ces grenouilles ne font qu’une bouchée des redoutables frelons asiatiques

Elles encaissent leurs piqûres sans broncher

— © Shinji Sugiura et al. / Ecosphere 2025

Véritable fléau, les frelons asiatiques sont aujourd’hui bien installés en France. Des expériences menées par des chercheurs sud-coréens ont révélé qu’une espèce de grenouille n’en faisait qu’une bouchée.

Pelophylax nigromaculatus vs Vespa mandarinia

Les représentants de l’espèce Vespa mandarinia mesurent jusqu’à 5 centimètres et sont réputés pour leurs piqûres douloureuses. Celles-ci sont dispensées à l’aide d’un dard pouvant atteindre 6 millimètres de long, dont la structure lisse implique qu’il puisse être utilisé à plusieurs reprises.

Si les frelons asiatiques ne représentent généralement pas une menace mortelle pour l’Homme, il en va tout autrement pour les abeilles mellifères européennes. Se nourrissant de leurs larves et de leur miel, on estime qu’un groupe de 15 à 30 V. mandarinia peut décimer une colonie de plusieurs milliers d’individus en moins de trois heures.

Récemment, Shinji Sugiura et ses collègues de l’université de Kobe ont constaté que la grenouille Pelophylax nigromaculatus n’hésitait pas à gober différentes espèces de frelons asiatiques, et encaissait sans broncher leurs attaques, ciblant leurs yeux et leur bouche (image plus bas).

Détaillées dans la revue Ecosphere, les expériences ont impliqué l’association de P. nigromaculatus de différentes tailles à V. simillima, V. analis et V. mandarinia. Ces dernières ont été respectivement dévorés dans 93, 87 et 79 % des cas. « Alors qu’une seule piqûre suffit à tuer une souris, les grenouilles ont été piquées à plusieurs reprises sans impact notable sur leur santé », écrit l’équipe.

— © Shinji Sugiura et al. / Ecosphere 2025

Des implications pour la recherche

Aussi tentante soit l’idée, utiliser ce batracien comme sentinelle ne serait probablement pas le meilleur moyen de protéger les ruches. À l’état sauvage, P. nigromaculatus ne s’attaque en effet que rarement aux colonies de frelons.

Cela dit, une telle découverte a d’importantes implications pour la recherche sur la tolérance au venin et la résistance à la douleur chez les vertébrés.

« Il serait intéressant de déterminer si ces grenouilles d’étang possèdent des mécanismes physiologiques qui bloquent les effets du venin, ou si ses toxines n’ont pas évolué pour les cibler car elles constituent une menace mineure pour les frelons », conclut Sugiura.

Précédemment, une étude avait révélé qu’un rapace européen s’attaquait désormais au frelon asiatique.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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