« Attrape-moi si tu peux ! » Voilà ce qu’ont dû penser des escrocs professionnels qui ont dupé le monde de l’art pendant 15 ans sans être démasqués. Découvrez quel était leur secret.
L’aventure commence dans le Michigan
Vue de l’extérieur, la grande grange rouge située sur la propriété de Donald Henkel ressemblait à n’importe quelle autre grange qui habille un peu le nord-ouest rural du Michigan. Qui aurait pu croire que ce bâtiment chaleureux était en fait le QG d’une escroquerie artistique de grande envergure ayant duré pendant au moins 15 ans selon les procureurs fédéraux ?
Ces derniers sont persuadés que trois hommes s’y sont associés pour créer et vendre à la fois des œuvres d’art mais aussi des faux souvenirs de compétitions sportives. De nombreuses galeries et salles de ventes auraient été victimes de l’arnaque aux États-Unis.
Trois accusés qui clament leur innocence
Selon un communiqué du ministère de la Justice, le bureau du procureur des États-Unis pour le district nord de l’Illinois a inculpé trois hommes pour cette escroquerie : Henkel, 61 ans, son frère Mark Henkel, 66 ans, ainsi que Raymond Paparella, 59 ans. Les procureurs fédéraux ont inculpé les trois hommes pour fraude postale ou fraude électronique. Mark Henkel doit également répondre d’une accusation supplémentaire. Chaque chef d’accusation est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison fédérale.
Les trois hommes ont néanmoins plaidé non coupable devant le tribunal fédéral de Chicago le 21 avril dernier. « M. Paparella… est innocent de ces accusations », a déclaré son avocat Damon Cheronis, dans une déclaration à Kaitlyn Alanis de McClatchy News. « Il nie avec véhémence s’être engagé dans la conduite frauduleuse présumée et a hâte de laver son nom devant le tribunal. » Les avocats des frères Henkel n’ont pas répondu aux demandes d’interview des médias.
La place du faux dans l’art : les faussaires sont certes de vrais menteurs mais aussi de véritables artistes
Pourtant, à une époque, imiter un artiste n’était pas considéré comme répréhensible et prouvait au contraire la maîtrise d’une grande technique et d’une grande habileté artistique. Par exemple, même le maître incontesté Michel-Ange aurait sculpté une représentation de Cupidon endormi, puis l’aurait patinée et enterrée afin de faire croire à son ancienneté et la vendre à un cardinal en lui faisant croire qu’il avait entre ses mains une authentique sculpture hellénistique !
Ainsi, les faussaires condamnés demeurent de vrais artistes, mais pas ceux qu’ils voudraient qu’on croit ! Si vous aimez l’art, découvrez 10 musées et galeries d’art magnifiques à travers le monde qui vous marqueront à jamais.