Selon une étude publiée ce mercredi, la France est le pays le plus sceptique face aux vaccins. En effet, selon les chiffres de cette même étude, 33 % des Français ne font pas confiance aux vaccins ni au système de santé en général, contre 21 % du reste de la population mondiale.
Les résultats de cette étude sont inquiétants, dans la mesure où nous avons pu observer au cours des dernières années une explosion de cas de rougeole, qui s’est rapidement répandue à travers l’Europe. Cela est dû à la méfiance de certaines personnes à vacciner leurs enfants. Rappelons que la rougeole peut être fatale pour l’enfant ou le nourrisson, et peut causer des séquelles au niveau neurologique. Une personne est déjà morte de la rougeole au cours de cette année 2019 en France. Cela pose donc un véritable problème de santé publique quand on sait qu’en refusant de se vacciner, on peut mettre en danger la vie de ceux qui ne peuvent pas le faire, comme les bébés et les personnes immunodéprimées.
Commandée par l’ONG médicale britannique Wellcome, cette étude qui fut menée sur 140 000 personnes dans le monde entier (144 pays) établit un lien clair entre le milieu culturel et éducatif des personnes (le contexte dans lequel elles ont été élevées) et leurs croyances concernant certains faits scientifiques. Heidi Larson, directrice du Vaccine Confidence Project, ajoute que les réseaux sociaux n’améliorent pas la situation, puisque au contraire ils exacerbent les craintes et les doutes des personnes faces aux vaccins. La campagne de vaccination faite par les scientifiques est donc d’autant plus difficile qu’ils doivent en plus se battre contre les flux de désinformation que l’on peut trouver sur les réseaux sociaux.
Au contraire, le Rwanda et le Bangladesh sont ceux qui font le plus confiance au système de santé avec un taux de 97 %, comparé à 79 % du reste de la population mondiale. Cela peut être expliqué par le fait que dans ces pays émergents, les maladies mortelles comme la diphtérie sont plus courantes (contrairement aux pays dits “développés”) et que de fait, les parents sont plus prompts à faire vacciner leurs enfants.
Les pouvoirs publics estiment toutefois que la couverture vaccinale progresse depuis que 11 vaccins sont devenus obligatoires, et 87 % des enfants qui ont eu un an en 2018 sont vaccinés contre la rougeole. Ce sentiment anti-vaccin n’est donc pas forcément suivi dans les faits.