
Si les fourmis sont connues pour unir régulièrement leurs forces, de nouvelles recherches montrent qu’une espèce en particulier peut « déplacer des montagnes ».
Travail d’équipe
Observées de l’Inde au nord de l’Australie, les fourmis tisserandes (Oecophylla smaragdina) sont connues pour former des colonies massives (plusieurs centaines de milliers d’individus), ainsi que de véritables « chaînes vivantes », en utilisant leurs mandibules pour agripper fermement l’abdomen de l’insecte les précédant.
Afin d’évaluer leur force de traction, des chercheurs ont mené une série d’expériences impliquant des feuilles de papier (plutôt que leurs homologues naturelles qu’elles tirent et enroulent pour créer leurs nids) à l’extrémité desquelles avait été fixé un transducteur.
Alors qu’une fourmi seule était capable de tirer près de 60 fois son poids, lorsqu’elles formaient une chaîne d’une quinzaine d’insectes, la force de traction moyenne par individu doublait.
Selon Chris Reid, chercheur à l’université Macquarie et auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Current Biology, ces observations montrent que l’effet Ringelmann ne s’applique pas à ces créatures. Également connu sous le nom de « paresse sociale », il implique que les membres d’un groupe deviennent de moins en moins productifs à mesure que leur nombre augmente.
Championnes probables de tir à la corde
Bien que son équipe n’ait pas approfondi la question, Reid affirme que les fourmis tisserandes constitueraient des adversaires redoutables dans un concours de tir à la corde. « Même si leur taille individuelle ne dépassait pas celle d’un cochon d’Inde, elles pourraient probablement nous surpasser », avance-t-il.
Si davantage de recherches seront nécessaires pour faire pleinement la lumière sur leurs prouesses, elles seraient étroitement liées à leurs six pattes robustes, leur offrant une prise au sol exceptionnelle (largement supérieure à celle observée chez les autres espèces de fourmis) et au fait que certains « maillons » de la chaîne se contentent uniquement de tirer.
Plus tôt cette année, des scientifiques avaient observé d’écœurantes tours de vers.