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Un fossile vieux de 500 millions d’années suggère une origine inattendue pour les araignées

La microscopie électronique a révélé une disposition cérébrale « inversée » caractéristique des arachnides chez cette ancienne créature marine

Des créatures marines
— Dotted Yeti / Shutterstock.com

L’examen d’une créature marine remarquablement ancienne a révélé une structure cérébrale étroitement similaire à celle des araignées modernes, suggérant une origine océanique plutôt que terrestre pour les arachnides.

De nouveaux secrets de Mollisonia symmetrica

Vieux de 500 millions d’années, ce fossile est celui d’un représentant du genre éteint Mollisonia, connu à travers quatre espèces. Apparus durant la période cambrienne, caractérisée par une explosion de la vie terrestre et l’émergence des vertébrés, ces arthropodes marins possédaient des chélicères, appendices buccaux semblables à des crochets ou des pinces qu’ils utilisaient probablement pour déchiqueter de petites proies.

Alors que ces anciennes créatures étaient jusqu’à présent rattachées à un groupe proche des araignées, comprenant les limules, les travaux menés par Nicholas Strausfeld, de l’université d’Arizona, et ses collègues suggèrent une phylogénie différente.

En s’appuyant sur la microscopie électronique, l’équipe a reexaminé les restes fossilisés d’un spécimen de Mollisonia symmetrica, collecté en 1925 en Colombie-Britannique, et constaté que les fameux chélicères étaient connectés à des zones neuronales situées à l’arrière, et non l’avant, du cerveau de l’arthropode. Une disposition « inversée » caractéristique des arachnides.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Current Biology, cette particularité les distingue des crustacés et des insectes. « Ces raccourcis neuronaux communs vers les pattes et les pinces pourraient en avoir facilité la coordination et le mouvement, et expliqueraient leur remarquable agilité », avance Strausfeld.

Vue d’artiste de M. symmetrica — © Nick Strausfeld

Arachnides primitifs

Ces découvertes, associées au fait que le plus ancien fossile connu d’arachnide terrestre se révèle plusieurs dizaines de millions d’années plus jeune, suggèrent que les plus lointains ancêtres des araignées et scorpions auraient évolué dans les zones intertidales des anciens océans et mers de la planète.

Un avis que partage Mike Lee, de l’université Flinders. « La structure cérébrale observée s’avérant propre à ces créatures, les Mollisonia peuvent désormais être considérés comme des arachnides primitifs. »

L’an passé, des témoignages remarquables du Cambrien avaient été découverts dans le sud de la France.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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