La réinterprétation de plusieurs fossiles de dinosaures carnivores considérés comme de jeunes T. rex semble renforcer l’idée controversée qu’une autre espèce distincte et plus petite ait côtoyé le roi des dinosaures.
Nanotyrannus lancensis
Dans les années 1960, une étude avait conclu qu’un crâne provenant de la formation de Hell Creek, dans le Montana, appartenait à un T. rex immature. Une affirmation remise en question deux décennies plus tard par d’autres chercheurs, estimant que les différences entre ce spécimen et ceux attribués au roi des dinosaures indiquaient qu’il s’agissait en fait d’un adulte d’une espèce distincte, nommée Nanotyrannus lancensis.
Basés sur d’autres fossiles, des travaux ultérieurs ont à nouveau contesté cette hypothèse, affirmant que les divergences mises en évidence illustraient en fait l’évolution morphologique du T. rex. Récemment, Nicholas Longrich et Evan Saitta, des universités de Bath et Chicago, ont identifié plus de 150 caractéristiques distinguant les fossiles supposés de N. lancensis de ceux avérés de T. rex (notamment un museau plus étroit et des dents plus lisses), ne pouvant selon eux être expliquées par les schémas de croissance du second.
Le duo a également analysé les anneaux de croissance des os, dont le resserrement suggère que les fossiles les plus petits n’étaient pas ceux de T. rex juvéniles, mais de Nanotyrannus matures, qui auraient pesé entre une et deux tonnes, contre près de huit pour un T. rex adulte. Exhumée des archives du musée de paléontologie de l’université de Californie, la « preuve » la plus frappante se résume à un fossile d’os frontal attribué à un T. rex immature, dont la structure diffère largement de celle des supposés nano-tyrannosaures.
« Il s’agissait d’une créature plus petite que le Nanotyrannus, mais qui possédait la morphologie du T. rex », résume Longrich.
Des conclusions controversées
Si la confirmation de l’existence de N. lancensis aurait d’importantes implications pour notre compréhension de l’écologie et de la diversité des dinosaures au cours de la période ayant précédé leur extinction, de nombreux scientifiques se disent à l’heure actuelle peu convaincus par les éléments avancés par la nouvelle étude, publiée dans la revue Fossil Studies.
En raison de la nature incomplète de l’os frontal trouvé à Berkeley, d’autres spécimens s’avéreront notamment nécessaires pour définitivement mettre un terme au débat.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: dinosaure, fossile, t-rex
Catégories: Actualités, Histoire