
Au sein du règne animal, les pupilles peuvent adopter différentes formes. En « W », la plus étrange reste sans doute celle des seiches, ces céphalopodes à l’anatomie fascinante.
Mécanisme adaptatif
Les seiches possèdent la vision polarisée la plus développée du monde naturel, qui leur permet de discerner des motifs lumineux imperceptibles pour l’oeil humain. Autre particularité remarquable : leurs pupilles ondulées, dont le secret a finalement été percé en 2012.
Détaillée dans la revue Vision Research, l’expérience avait impliqué le placement de trois Sepia officinalis dans des aquariums distincts. À l’aide d’une caméra infrarouge, les scientifiques avaient suivi l’évolution de la forme de leurs pupilles, en réponse à différents niveaux de luminosité.
Il s’est avéré qu’elles ne prenaient une forme de W que lorsque les yeux des céphalopodes étaient exposés à une lumière vive. À mesure que cette dernière diminuait, elles devenaient parfaitement circulaires, afin de maximiser la quantité de lumière captée.
Une telle adaptation se révèle particulièrement précieuse dans les environnements peu profonds où évoluent ces créatures, caractérisés par un gradient vertical de luminosité extrême (en d’autres termes, des eaux de surface claires, et un fond sombre). D’après les chercheurs, les pupilles ondulées contribuent à réduire ce contraste et à uniformiser le champ visuel des seiches, facilitant ainsi la détection de potentiels prédateurs ou proies.

D’autres formes de pupilles
Chez les petits chasseurs embusqués, comme les chats, les renards, et bon nombre de reptiles, les pupilles sont effilées et verticales, ce qui leur permet notamment d’estimer précisément à quelle distance se trouve leur futur repas.
Les moutons et les chèvres se distinguent par leurs pupilles horizontales et rectangulaires, qui les aident à détecter d’éventuelles menaces dans des environnements ouverts (pâturages) en améliorant la perception des contrastes horizontaux.
Offrant le meilleur « compromis », les pupilles arrondies observées chez les canidés, les primates et la plupart des oiseaux présentent globalement une sensibilité plus faible au mouvement.
Pour aller plus loin, découvrez ces cinq types de pupilles aussi étranges que fascinantes.