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En plus d’être trompeur pour les consommateurs, le suremballage est également un fléau pour l’environnement, a dénoncé Foodwatch. Avec ce nouveau coup de gueule contre cette « fraude alimentaire », l’ONG a décidé de lancer une pétition pour que les enseignes de la grande distribution arrêtent l’usage de certains emballages démesurés.

Certains produits sont vides à plus de 60 %

Le groupe de défense des droits des consommateurs Foodwatch a dénoncé sept entreprises alimentaires – dont Carrefour, Leclerc et Monoprix – que l’ONG accuse d’induire les consommateurs français en erreur avec des produits offrant trop d’emballage et trop peu de contenu. « Qui n’a jamais eu le sentiment de s’être fait avoir en constatant que la quantité de produits contenue dans un emballage était bien moindre que ce qu’on espérait ? Paquets de céréales du petit déjeuner, pots d’épices ou taboulé « remplis » de vide de manière inexplicable : on trouve des exemples d’emballages démesurément grands dans la plupart des rayons », a dénoncé Foodwatch.

L’ONG a également ajouté que ces pratiques de suremballage pouvaient même être observées chez certaines enseignes qui prônent de grands principes écologiques. « Certains fabricants se targuent d’une politique environnementale assez indécente face au constat que nous faisons : presque tous les rayons sont concernés par cet excès d’emballage », a déclaré Camille Dorioz, responsable de campagnes de l’ONG, dans un communiqué. Foodwatch a ainsi voulu pointer du doigt le fait qu’en plus de tromper les consommateurs, ces enseignes utilisent plus d’emballage qu’il n’en faut réellement, créant des déchets inutiles.

Face à cette pratique considérée comme un abus envers les consommateurs, l’ONG a décidé de lancer une pétition pour faire cesser l’usage de ces boîtes et autres emballages « pleins de vide ». À noter que Foodwatch a pris cette décision après avoir reçu plusieurs plaintes de consommateurs. Après avoir mené une enquête approfondie sur le sujet, le groupe a constaté que le suremballage était une pratique courante chez au moins sept enseignes. En tête de liste dans cette catégorie, ils ont cité Leclerc avec 68 % de vide dans ses packagings, suivi de Barilla à 60 %, Léa Nature à 58 % et Carrefour à 50 %. D’autres entreprises comme Lipton, Monoprix et Sojasun ont également été mentionnées.

Des enseignes promettent de faire des efforts pour réduire le suremballage

Quant à savoir comment ces enseignes arrivent à faire acheter ces produits avec excès d’emballage, Foodwatch a pris comme exemple certaines méthodes de Monoprix. « Tout dépend du positionnement judicieux de l’étiquette et de l’opacité du bouchon », a déclaré Foodwatch à RFI. Le groupe a ajouté que si les pots à épices de Monoprix coûtaient effectivement moins cher que ceux de certains de ses concurrents, le prix au kilo était en fait beaucoup plus élevé. Pour démontrer la réalité de cette pratique que l’ONG qualifie de « fraude alimentaire », Foodwatch a réalisé des comparatifs en images du vide que les consommateurs achètent.

Face à ce nouveau scandale, certaines enseignes citées ont rapidement réagi. Selon Business Insider France, Carrefour a décidé d’accepter la requête de Foodwatch à réaffirmer son engagement à réduire ses emballages. Selon les déclarations de l’entreprise, Carrefour compte « supprimer 10 000 tonnes d’emballages avant 2025 ». La société a également tenu à rappeler que « ce sont 5 000 tonnes d’emballages qui ont d’ores et déjà été supprimées depuis 2018 ». Avec cette promesse d’effort, Foodwatch a consenti à retirer Carrefour de sa pétition. En ce qui concerne Monoprix, l’entreprise n’a fait aucune promesse, mais s’est justifiée en expliquant que la densité de certains produits expliquait l’impression de suremballage. Monoprix a également ajouté qu’il faisait déjà des efforts pour réduire le suremballage de ses produits.

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