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Mêlant les dessins d’Albator à la musique des Daft Punk, Interstella 5555 est une œuvre unique et poétique

Sorti en 2003, Interstella 5555 est un film d’animation réalisé par Toei Animation. Et sans vous en rendre compte, vous en avez peut-être déjà vu un ou plusieurs extraits. Ce film né d’une collaboration hors du commun entre 2 géants dans leur domaine, Leiji Matsumoto et les Daft Punk, a illustré une partie des morceaux du plus connu des albums des deux DJ français. Percez tous les secrets de cette œuvre hors du commun qui émerveille autant les yeux que les oreilles. 

 

 

L’histoire d’Interstella 5555 est celle des Crescendolls, un groupe de 4 musiciens débordant de talent. Le film démarre avec le morceau One More Time (et son clip qui a marqué les années 2000), chanson phare du groupe qui fait danser tous les habitants de leur planète natale. La fête est telle que personne ne remarque l’arrivée d’un vaisseau inconnu et des soldats qu’il contient. En quelques secondes, ils capturent les 4 musiciens qui sont emportés avec leurs instruments hors de la planète. Pour les sauver, un héros est appelé à la rescousse : Shep, un astronaute fan du groupe pilotant un vaisseau en forme de guitare/flèche qui n’hésitera pas à aller aux confins de la galaxie et à risquer sa vie pour celle des Crescendolls.

 

 

La première chose qui saute aux yeux quand on découvre le film, ce sont ses graphismes imaginés par Leiji Matsumoto (le créateur d’Albator) qui ne sont pas sans rappeler ses autres travaux. Très futuristes, ils présentent un monde où la technologie est omniprésente tout en l’opposant à une civilisation proche de la nôtre. La patte du mangaka se retrouve aussi dans certains personnages : Stella la bassiste a ainsi des airs de Maetel (tiré du manga Galaxy Express 999) et Baryl le batteur rappelle Toshiro de Gun Frontier. Enfin, la Toei a su donner une identité visuelle au pouvoir de la musique en la traduisant à l’image via des plans légèrement psychédéliques et une utilisation importante des couleurs.

L’autre particularité d’Interstella 5555 est qu’il ne contient aucun dialogue. Seule la musique vient rythmer les différentes séquences du film, des séquences aux allures de clips imaginées à partir des 14 morceaux de l’album Discovery des Daft Punk. Chaque morceau traduit aussi bien une situation, une ambiance que les émotions éprouvées par les personnages. Le film propose littéralement une autre manière d’écouter l’album, mais il cache aussi un message ironiquement lié au monde de la musique.

 

 

Derrière son histoire assez simple, le film dénonce les pratiques parfois douteuses employées dans l’industrie de la musique. Les quatre 5 du titre sont d’ailleurs des S formant le sous-titre du film : The 5tory of the 5ecret 5tar 5ystem. Le groupe est en effet enlevé afin d’être proposé en tant qu’artistes sur Terre mais uniquement après quelques transformations. Avec le formatage des 4 musiciens, Interstella 5555 montre à quel point l’industrie musicale peut être manipulatrice en changeant totalement l’apparence de ses vedettes et en les modelant à leur image, quitte à aller plus loin en leur inventant un passé. Le film dénonce également le fait que ces industries peuvent facilement tromper les gens avec leurs usines à talents. Et à l’inverse, il montre aussi que les artistes peuvent perdre la passion de la musique s’ils ne sont pas eux-mêmes.

Entre expérience musicale et dénonciation de certains aspects de son industrie, Interstella 5555 est un film pensé autour de la musique afin de l’embellir et de la faire partager au plus grand nombre. C’est d’ailleurs Leiji Matsumoto lui-même, conquis par l’album imaginé par les deux DJ français en 2001, qui a proposé de créer plus qu’un simple clip mais bien une histoire entière autour de Discovery. Et pour rendre hommage aux 2 génies musicaux, ils les a glissés dans le film, où ils sont d’ailleurs en compétition avec les Crescendolls dans le cadre d’une cérémonie de remise de prix musicaux.

 

 

A la fois novateur et intemporel, Interstella 5555 est un film incroyable qui surprend à plus d’un titre. Dès les premières minutes, on est emporté par les graphismes et par la bande originale, que l’on soit fan ou non de Leiji Matsumoto ou des Daft Punk. Malgré son âge, l’animation est encore de qualité et le film est prenant, malgré une histoire parfois prévisible. Autant de qualités qui en font une oeuvre unique qui a marqué de son empreinte l’animation et la musique des années 2000. Préférez-vous le travail de Leiji Matsumoto, celui des Daft Punk ou les 2 ?

Par Justine Manchuelle, le

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