Afin de protéger les animaux d’élevage de cette maladie porcine ravageant actuellement la Pologne, le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale a annoncé le prolongement de la clôture partiellement électrifiée installée le long de la frontière germano-polonaise.
Des conséquences potentiellement dramatiques sur le plan économique
Avec environ 26 millions de bêtes, l’Allemagne est le premier producteur de porcs de l’Union européenne et le second exportateur, derrière l’Espagne. Afin d’éviter que la peste porcine africaine (PPA), qui fait actuellement des ravages à l’Est, ne pénètre sur le sol allemand, les autorités du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale ont annoncé le prolongement des 248 kilomètres de clôtures construits début 2020 par les Länder de Brandebourg et de Saxe le long de la frontière avec la Pologne. D’une hauteur d’1m50, ces 62 kilomètres supplémentaires de clôtures porteront la longueur totale de l’installation à 310 kilomètres.
Inoffensive pour l’Homme, la peste porcine entraîne des hémorragies fatales chez les porcs d’élevage et les sangliers, et les conséquences d’une vague de contaminations en Allemagne se révèleraient désastreuses sur le plan économique. « Le jour où un seul sanglier atteint de la PPA sera retrouvé en Allemagne, nous perdrons automatiquement notre statut de pays sain », a notamment expliqué Bernhard Krüsken, porte-parole de la Confédération paysanne allemande, estimant qu’une telle situation pourrait pousser de nombreux pays (la Chine en tête) à interrompre leurs importations de viande de porc.
Les élus allemands souhaitent une structure permanente et « plus robuste »
Fin 2019, 35 000 porcs avaient dû être abattus dans le nord-est de la Pologne en raison de l’infection, tandis que 24 000 bêtes supplémentaires, provenant cette fois d’élevages de l’ouest du pays avaient connu le même sort début 2020. En avril dernier, c’est cette fois des dépouilles de sangliers infectés qui avaient été découvertes non loin de la frontière allemande. Si le prolongement de clôtures semble indispensable dans un tel contexte, les installations actuelles s’avèrent largement insuffisantes pour les élus fédéraux allemands, s’étant prononcés début juillet en faveur d’une structure permanente « plus robuste ».
En France, le ministère de l’Agriculture avait annoncé en décembre dernier l’extension du périmètre de la zone d’observation visant à prévenir l’arrivée aux frontières de la PPA (qui touche actuellement des populations de sangliers en Belgique), tandis qu’une clôture a été érigée dans trois départements (Ardennes, Meurthe-et-Moselle, Meuse).
Bien qu’aucun vaccin efficace ne soit actuellement disponible sur le marché, l’Académie des sciences agricoles de Chine (CAAS) a annoncé il y a quelques semaines que les essais cliniques pour le composé qu’elle développe montraient des progrès réguliers.
Par Yann Contegat, le
Source: Le Monde
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