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Comment les fermes de cadavres aident la police scientifique à élucider les meurtres ?

Des lieux de recherche où l’on étudie la décomposition des restes humains

fermes de cadavres
— Gorodenkoff / Shutterstock.com

Les fermes de cadavres sont des lieux de recherche où l’on étudie la décomposition des restes humains ou animaux dans diverses conditions. Ces lieux peuvent sembler macabres, mais ils sont très utiles pour la science médico-légale, qui s’intéresse aux indices laissés par les morts.

La taphonomie : une science de la décomposition

La science qui étudie la décomposition des organismes s’appelle la taphonomie, du grec “taphos” (tombeau) et “nomos” (loi). Elle permet de comprendre comment les restes organiques passent de la biosphère à la lithosphère, c’est-à-dire comment ils se transforment en fossiles. La taphonomie s’intéresse aux processus qui interviennent depuis la mort d’un organisme jusqu’à sa fossilisation, comme le transport, l’enfouissement, l’altération, etc.

Les fermes de cadavres sont des centres de recherche taphonomique où l’on place des restes humains ou animaux dans différents environnements, comme des tombes peu profondes, de l’eau ou la surface du sol. Les chercheurs observent les différentes étapes et caractéristiques de la décomposition, qui varient selon les facteurs environnementaux (température, temps, oxygène, charognards, vêtements…).

Parmi les chercheurs qui travaillent dans ces fermes de cadavres, il y a Amy Rattenbury, maître de conférences en sciences médico-légales à l’université de Wrexham Glyndŵr (Royaume-Uni). Ses recherches sont précieuses pour la police scientifique, car elles aident les détectives à élucider les meurtres. En effet, en analysant les restes d’un corps, ils peuvent déterminer comment une personne est morte, où son corps a été découvert et depuis combien de temps il s’y trouve.

meurtre

Les applications médico-légales de la taphonomie

La taphonomie permet aux enquêteurs médico-légaux de découvrir des informations importantes sur le passé d’un corps. Par exemple, ils peuvent savoir si un corps a été conservé à l’extérieur avant d’être enterré en se basant sur les signes distinctifs des deux modes de conservation. Ils peuvent aussi identifier les indices qu’un corps laisse derrière lui après avoir été déplacé, ou l’impact d’un corps caché sur son environnement, ce qui facilite la recherche et la récupération des dépouilles.

Grâce à ces informations, les enquêteurs peuvent plus facilement déterminer si le corps a été transféré après le décès ou si l’on a cherché à dissimuler son identité. L’emplacement et la durée de séjour d’un corps peuvent également être déterminés par la présence d’insectes spécifiques.

cadavre
— © Franck Mahon / Flickr

Les enjeux éthiques des fermes de cadavres

Les fermes de cadavres utilisent généralement des cadavres provenant de donneurs qui ont accepté que leur corps soit utilisé pour la recherche scientifique après leur mort. Ils s’inscrivent dans un programme de don de corps dans une université, une école de médecine ou une institution spécialisée. Cependant, il existe des cas où les donneurs n’ont pas été complètement informés du type de recherche auquel leur corps serait utilisé ou où des restes humains ont été acquis illégalement ou contrairement à l’éthique.

Ce type de recherche impliquant l’utilisation de sujets humains soulève aussi des questions d’ordre éthique, juridique et culturel. Certaines personnes considèrent qu’il est impoli et dégradant d’utiliser des êtres humains donnés dans des fermes de cadavres. D’autres ne sont pas à l’aise avec l’utilisation de restes humains dans ce type de recherche, car cela peut donner lieu à des abus d’autorité ou à une mauvaise gestion des corps. Des problèmes juridiques se posent parfois, notamment lors de la manipulation et de l’élimination des restes humains.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Newsweek

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