La grossesse et les mois qui suivent l’accouchement ne sont pas toujours agréables pour les femmes. Durant ces périodes de la vie d’une femme, le corps subit de nombreux changements pouvant entraîner une myriade de défis uniques. Une nouvelle étude a montré que les femmes qui viennent de donner la vie sont plus susceptibles de souffrir de paréidolie.
Qu’est-ce que la paréidolie ?
La paréidolie est une bizarrerie fascinante de la perception humaine. Elle peut se définir comme la tendance à percevoir des modèles familiers ou des objets reconnaissables dans des stimuli aléatoires, généralement des stimuli visuels. Qu’il s’agisse de voir des visages dans des formations nuageuses ou de détecter des animaux dans des formations rocheuses, la paréidolie a été une source d’inspiration, d’amusement et parfois de confusion tout au long de l’histoire de l’humanité.
La paréidolie ne se limite cependant pas aux stimuli visuels. Cela peut également se manifester par des expériences auditives, comme entendre des voix dans un bruit blanc ou discerner des mélodies dans des bruits aléatoires. Quant aux causes de ce phénomène, les origines de la paréidolie peuvent être attribuées à la prédisposition inhérente du cerveau humain à rechercher et à reconnaître des informations significatives. Lorsqu’il est confronté à des stimuli ambigus ou incomplets, le cerveau comble instinctivement les lacunes en superposant des formes, des motifs, des bruits ou des objets familiers à ce qui est perçu.
Il est largement reconnu que la paréidolie est un phénomène commun et universel qui peut toucher absolument tout le monde. Cependant, certains facteurs peuvent influencer la fréquence et l’intensité des expériences de paréidolie. Parmi ces différents facteurs, il a notamment été observé que la paréidolie a tendance à être plus prononcée chez les enfants. Selon les experts, cela s’explique par le fait que leur cerveau est encore en cours de développement des capacités de reconnaissance des formes.
Une question d’hormone ?
Une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’université du Queensland, en Australie, a aussi montré qu’il y avait un autre groupe d’individus plus susceptibles de faire l’expérience de la paréidolie : les femmes qui viennent d’accoucher. En effet, selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Biology Letters, les femmes qui viennent d’avoir un bébé sont plus susceptibles d’avoir une paréidolie du visage que les autres femmes. Cette étude suggère que les prédispositions à la paréidolie ne sont pas uniquement liées à l’âge et à certaines maladies mentales, mais aussi aux fluctuations de certains niveaux hormonaux.
Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont analysé les données récoltées auprès de 400 femmes. Ces dernières ont été réparties en trois groupes : les femmes qui étaient sur le point d’accoucher, les femmes qui avaient accouché au cours des 12 derniers mois (en post-partum) et celles qui n’étaient ni enceintes ni en post-partum. Les participantes ont été invitées à regarder une série d’images diffusées au hasard. Ces images contenaient des visages humains, des objets ordinaires et des visages illusoires.
Il a été demandé aux participantes de donner une note de 0 à 10 aux images, selon qu’elles voyaient ou non un visage. Les résultats ont montré que les femmes qui étaient en post-partum avaient des scores plus élevés pour voir des visages dans des objets aléatoires que les autres femmes. L’équipe pense que la différence est due à une augmentation du taux d’ocytocine après l’accouchement.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: IFL Science
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