
On dit souvent qu’il n’existe pas d’animaux aussi cruels et meurtriers que les êtres humains, et c’est vrai à bien des égards. Tout au long de l’histoire, les humains ont commis de nombreuses atrocités, et la célèbre expérience de l’université Stanford en fait partie. De récents rebondissements sur ce sujet montrent que cette expérience était encore pire qu’on ne le pensait.
L’expérience de Stanford : de quoi s’agit-il ?
L’expérience de la prison de Stanford est une étude de psychologie sociale dans laquelle des étudiants universitaires sont devenus prisonniers ou gardiens dans un environnement carcéral simulé. L’expérience, financée par le Bureau de la recherche navale des États-Unis, a été réalisée dans le sous-sol de l’université Stanford en août 1971. Elle a été dirigée par le professeur de psychologie de l’université, Philip Zimbardo. En tout, ce sont 24 jeunes hommes jugés physiquement et mentalement sains qui ont participé à l’étude et Zimbardo s’est vu attribuer le rôle de directeur de la prison.

L’objectif de l’étude était de mesurer l’effet des jeux de rôle, des rôles attribués et des attentes sociales sur le comportement des participants sur une période de deux semaines. Cependant, dès les cinq premiers jours de l’expérience, il a été observé que les sévices psychologiques infligés aux prisonniers par les « gardes » devenaient de plus en plus brutaux. Les mauvais traitements infligés aux prisonniers ont augmenté de manière si alarmante que l’expérience a été arrêtée au bout du sixième jour. Au bout de ces six jours, la moitié des étudiants qui ont joué un rôle de prisonnier ont souffert de dépression nerveuse.

Face à ce terrible constat, Zimbardo – qui est décédé en 2024 à l’âge de 91 ans – a affirmé que la transformation de personnes apparemment normales en gardiens cruels et prisonniers passifs était la preuve que les situations sociales ont le pouvoir de corrompre le comportement humain. Si ce sont les grandes lignes de cette célèbre expérience, une récente analyse d’un livre de 2018 de l’historien français des sciences Thibault Le Texier a donné des détails encore plus sordides sur cette expérience. L’analyse remet également en doute la fiabilité de Zimbardo en tant que narrateur de ses propres recherches.

Les dessous d’une histoire qui recèle de nombreux mensonges
Intitulé Histoire d’un mensonge : Enquête sur l’expérience de Stanford, le livre de Le Texier a notamment rassemblé des preuves qui montrent qu’au lieu de devenir « naturellement » des tortionnaires cruels et violents, ceux qui ont eu le rôle de gardien de prison ont été formés au préalable pour agir comme tel. D’ailleurs, c’est Zimbardo lui-même qui a rédigé les règles qui devaient régir le comportement de ces gardiens de prison. Bien entendu, Zimbardo a affirmé le contraire dans les comptes rendus officiels de l’expérience.
Le livre a également rapporté que certains prisonniers avaient opposé une forte résistance aux maltraitances qu’on leur a infligées, réclamant notamment de sortir de la prison. Mais cette demande leur a été refusée, sauf en cas d’urgence médicale ou psychiatrique grave. Pourtant, malgré l’atrocité de cette expérience, Zimbardo continue d’avoir une image plutôt positive auprès du grand public. Dans une interview réalisée en 2018, Le Texier a avoué qu’il avait lui-même pris l’expérience pour argent comptant.
Cependant, en approfondissant ses recherches, il a fini par constater que ce n’était au final que le résultat de l’emprise que Zimbardo avait sur l’imaginaire public. En effet, Zimbardo a su exploiter la curiosité et la soif de connaissance de tous pour redorer son image et faire de cette terrible expérience une bonne histoire. Par ailleurs, voici 9 expériences médicales absolument atroces menées sur des êtres humains.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
Étiquettes: prison, expérience
Catégories: Sciences, Actualités
Que l’on ne critique plus le Japon à cause de l’Unité 731, les américains ne valent pas mieux, sinon pire