L’exorcisme est devenu un sujet populaire après la transmission à l’antenne du film L’Exorciste en 1973. Le père Gabriele Amorth, l’exorciste du Vatican, est à l’origine de cette euphorie. Celui-ci prétendait avoir exorcisé environ 60 000 personnes au cours de 30 années de pratique. Cela correspond à 5,5 exorcismes par jour. Mais, à force de regarder les fictions du petit écran, les téléspectateurs n’arrivent pas à déceler le vrai du faux. Voici la réalité qui se cache derrière !

60 000 exorcismes à son actif

Amorth est né en 1925 en Italie et devient prêtre en 1951. En 1986, le prêtre Candide Amantini, exorciste d’antan, le prend comme apprenti. A la mort d’Amantini en 1992, Amorth devient l’exorciste officiel du Vatican. Aux dires de ce dernier, 98 % des possédés nécessitaient l’aide d’un psychiatre tandis que les 2 % restants requéraient des soins médicaux. D’habitude, une simple prière suffisait pour exorciser les démons. Mais au moins 100 sur les 60 000 cas traités étaient de la possession démoniaque complète. En tout, sa carrière d’exorciste a duré 30 ans.

Amorth a dû lire le Rituale Romanum du pape Paul V avec ses 21 règles pour se préparer au rite de l’exorcisme. La possession démoniaque se présente sous plusieurs formes. Dans les situations extrêmes, Amorth parle de gens qui lévitent, vomissent des porte-clés et déplacent des tables extrêmement lourdes. Le prêtre disait que le film L’Exorciste est « substantiellement exact » en ce qui concerne la situation de possession et le face-à-face entre le possédé et le prêtre. Voici ce qu’il raconte dans une interview avec The Telegraph : « Le diable a dit à une femme qu’il lui ferait cracher une radio à transistors, et voilà qu’elle a commencé à cracher des morceaux d’une radio. De telles choses sont rares, mais elles arrivent. »

De la réalité à la fiction

Le film L’Exorciste du pape sorti dernièrement s’inspire du vécu de Gabriel Amorth. Russell Crowe, acteur principal, aide plusieurs personnes possédées et résout une affaire de complot au sein du Vatican. Bien évidemment, ce film est inspiré d’une vidéo en direct d’Amorth effectuant de l’exorcisme. Mais, pour la société d’exorciste créée par Amorth, ce film ne montre pas assez le côté positif de l’exorcisme. Dans un communiqué fait à l’Agence de presse catholique, celle-ci déclare : « Cette façon de raconter l’expérience de Don Amorth en tant qu’exorciste, en plus d’être contraire à la réalité historique, déforme et falsifie ce qui est vraiment vécu lors de l’exorcisme de personnes vraiment possédées. »

La société d’exorciste d’Amorth insiste sur le fait que les téléspectateurs perçoivent une facette négative de l’exorcisme. En effet, elle pense que l’exorcisme y est considéré comme effrayant et difficile à affronter. Ses membres déclarent : « Le résultat final est d’instiller la conviction que l’exorcisme est un phénomène anormal, monstrueux et effrayant, dont le seul protagoniste est le diable, dont les réactions violentes peuvent être affrontées avec beaucoup de difficulté. C’est l’exact opposé de ce qui se passe dans le cadre de l’exorcisme célébré dans l’Église catholique en obéissance aux directives dictées par celle-ci. »

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