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L’analyse des données collectées par un petit satellite spatial a permis l’identification de la géante gazeuse la plus rapide à ce jour, effectuant le tour complet de son étoile en moins d’une journée terrestre.

Une exoplanète « pressée »

L’exoplanète TOI-2109b se révèle cinq fois plus massive et environ 35 % plus grande que Jupiter. Si de telles caractéristiques n’ont rien d’exceptionnel à l’échelle du cosmos, ce monde situé à environ 850 années-lumière a la particularité de posséder la période orbitale la plus courte de toutes les géantes gazeuses connues (16 heures seulement contre 18 heures auparavant). « C’est un nouveau record », souligne Ian Wong, chercheur au MIT ayant dirigé l’équipe responsable de sa découverte.

Découverte à l’aide du satellite TESS de la NASA et décrite dans The Astronomical Journal, cette exoplanète « pressée » se révèle vingt fois plus proche de son étoile que Mercure ne l’est du Soleil, ce qui fait également d’elle la seconde planète la plus chaude jamais découverte (une Jupiter ultra-chaude), avec une température diurne dépassant les 3 000 °C, contre 4 300 °C environ pour l’actuelle détentrice du record.

Cette distance extrêmement réduite implique que TOI-2109b se rapproche de son étoile plus rapidement que toute autre planète découverte à ce jour. « Lorsqu’une planète est si proche, l’astre exerce une force de marée sur son atmosphère », explique Wong. « Sa période orbitale se réduisant vraisemblablement de près d’une seconde chaque année, celle-ci aura probablement été engloutie par son étoile d’ici 10 millions d’années. »

Vers une meilleure compréhension des Jupiter chaudes et ultra-chaudes

La température élevée de l’exoplanète, associée à la luminosité de son étoile hôte, devrait en faire une cible de choix pour une étude plus approfondie. Les scientifiques pourront notamment observer la lumière réfléchie par TOI-2109b afin de déterminer la composition de son atmosphère.

« C’est une découverte vraiment passionnante », estime Sarah Casewell, de l’université de Leicester. « Grâce à ces techniques [ne pouvant être utilisées pour les planètes très peu lumineuses], nous serons en mesure de déterminer s’il y a de l’eau et du fer, toutes sortes d’éléments. »

Bien que des centaines de Jupiter chaudes aient été découvertes dans notre galaxie, on ne sait pas exactement comment elles se retrouvent sur ces orbites étroites. « Bien que le processus exact demeure incertain, elles se forment probablement beaucoup plus loin de leur étoile et s’en rapprochent progressivement », détaille Lars Buchhave, chercheur à l’université technique du Danemark, et co-auteur de l’étude. « Ces planètes sont assez étranges. »

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