Le toit du monde est en train de devenir une décharge à ciel ouvert. Canettes de bière, sacs en plastique, lunettes de soleil jonchent le sol gelé de l’Everest. Face à cette situation désastreuse, le gouvernement a prévu d’agir efficacement.
DES SANCTIONS POUR LES POLLUEURS
On pourrait croire que les personnes qui entreprennent l’ascension du plus haut sommet du monde sont des amoureux de la montagne et de la nature mais la réalité est tout autre. Régulièrement, des ONG organisent des expéditions de nettoyage pour ramasser les tonnes de déchets accumulés et laissés à l’abandon par les grimpeurs. En 2017, l’association Everest Green a notamment collecté 5,3 tonnes de déchets sur une période d’un mois. Aujourd’hui, cela n’est plus suffisant et les autorités népalaises ont décidé d’agir.
Le système est malin, depuis 2014, les alpinistes qui souhaitent entreprendre l’ascension doivent laisser une caution de 4 000 $ soit 2 900 €. Si ils veulent récupérer la somme, il leur faudra rapporter 8 kg de déchets abandonnés par leurs prédécesseurs plus les leurs. Ces déchets incluent également les excréments humains, qui à cette altitude avec le froid, ne peuvent pas se décomposer. La matière fécale est souvent régurgitée par la montagne créant notamment la pollution des alimentations en eau potable de certains villages d’altitude comme de celui Gorakshep en 2013.
UNE DESTINATION TOURISTIQUE SURPEUPLÉE
Ce problème s’est sensiblement aggravé ces dernières années avec la hausse du tourisme. Il est désormais de venu très facile de se payer une expédition sur le plus haut sommet du monde, et, moyennant finance, des amateurs peuvent facilement trouver des guides qui les y emmèneront. Rien que pour la haute saison de printemps cette année, au moins 600 personnes s’y sont rendues.
Si le système est malin et qu’il aurait permis sur l’année 2017 de redescendre 40 tonnes de détritus, il reste insuffisant. En effet, seule la moitié des alpinistes redescendent les montants exigés. Au vu de l’immense somme d’argent que les touristes dépensent pour faire l’ascension du mont, les 2 900 € ne sont malheureusement pas grand chose et les pots de vin vont également souvent bon train. Destination touristique surpeuplée, l’Everest souffre de sa réputation. Pour préserver la beauté enneigée du mont, le gouvernement devrait durcir ses sanctions si le seul moyen de faire réagir les gens est de les faire payer.
Par Léa Philippe, le
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