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De récentes analyses de fossiles contestent l’existence d’une espèce naine de Tyrannosaurus rex

Cette découverte remet en cause une hypothèse scientifique vieille de plus de 30 ans

— Elisa Manzati / Shutterstock.com

Des paléontologues américains ont étudié deux squelettes de tyrannosaures de taille moyenne, et conclu qu’il s’agissait de jeunes spécimens, et non d’une espèce naine, comme certains scientifiques l’affirmaient jusqu’alors.

Des spécimens immatures

Le Tyrannosaurus rex est sans aucun doute le dinosaure le plus célèbre au monde, mais les scientifiques sont encore loin de tout savoir au sujet de ce terrible prédateur. Récemment, une équipe de paléontologues s’est penchée sur deux squelettes de T-rex de taille moyenne, découverts au début des années 2000 dans le Montana et surnommés Jane et Petey, et a conclu qu’ils s’agissait de jeunes représentants de l’espèce. Ce qui réfute l’idée qu’une espèce naine de T-rex, décrite pour la première fois en 1988, ait un jour existé. Les conclusions de leurs travaux ont été présentées dans la revue Sciences Advances.

Bien que plusieurs études aient remis en cause l’existence d’un tyrannosauridé nain au fil des années, jusqu’à récemment, le doute persistait pour Jane et Petey, en raison de leur taille restreinte et de la morphologie de leur crâne et de leurs os, différente de celle des T-rex adultes. Suite à un analyse microscopique de l’intérieur de leurs tibias et fémurs, les paléontologues ont établi qu’il s’agissait bien de spécimens immatures. En se basant sur les anneaux de leurs os comme on le ferait pour ceux d’un tronc d’arbre, ils ont pu estimer que Jane et Petey étaient respectivement âgés d’au moins 13 et 15 ans au moment de leur mort.

Le squelette de Jane est exposé au Muséum d’histoire naturelle de Rockford, dans l’Illinois © Zissoudisctrucker / Wikimedia Commons

Un rythme de croissance similaire à celui des mammifères et oiseaux actuels

L’analyse des os de Jane et Petey a également permis de révéler que les T-rex, qui atteignaient l’âge adulte aux alentours de 20 ans et dont l’espérance de vie était estimée à une trentaine d’année, possédaient un rythme de croissance similaire à celui des mammifères et oiseaux actuels. À peine plus grande qu’un cheval de trait, Jane, qui ne devait pas peser plus d’une tonne, serait vraisemblablement morte juste avant la phase de croissance exponentielle qui l’aurait amenée à la masse adulte d’environ 9,5 tonnes pour une taille d’environ 12 mètres, soit la longueur d’un bus scolaire.

« Tout le monde adore les T-rex, mais nous savons assez peu de choses sur la façon dont ils grandissent », avance Holly Woodward, auteure principale de l’étude. « Il s’agit sûrement du dinosaure le plus célèbre du monde, mais nous n’avons généralement à notre disposition que des squelettes très grands. » Une conséquence directe de la frénésie des collectionneurs et du public pour les spécimens les plus imposants possible, au détriment des plus petits. Selon Woodward, on ne dénombrerait que 5 à 7 fossiles préservés de jeunes T-rex, dont certains dans des collections privées, inaccessibles aux chercheurs.

Pour Steve Brusatte, paléontologue à l’université d’Edimbourg n’ayant pas participé aux recherches : « Cette étude représente un nouveau clou dans le cercueil du Nanotyrannus. »

Par Yann Contegat, le

Source: Géo

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