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En 2040, près de 12 millions de km² de terres se seront affaissées selon cette étude

Près d’un quart des grandes agglomérations mondiales se trouvent dans des zones d’affaissement potentiel

— Vladiczech / Shutterstock.com

Des chercheurs ont récemment prédit l’affaissement de plusieurs millions de kilomètres carrés de terres d’ici deux décennies. Sans surprise, une part non négligeable de ce phénomène est directement liée aux activités humaines.

Un tableau particulièrement sombre

Dans le cadre de travaux présentés dans la revue Science, l’équipe de chercheurs dirigée par le professeur Gerardo Herrera-García, de l’Institut géologique et minier d’Espagne, a déterminé que près de 12 millions de kilomètres carrés de terres s’affaisseront d’ici 2040. Selon les simulations réalisées, environ 19 % de la population mondiale sera impactée par ce phénomène. « L’abaissement de la surface terrestre est un danger potentiellement destructeur, pouvant être causé par un large éventail de déclencheurs naturels ou anthropiques, mais qui résulte principalement du déplacement de solides ou de fluides sous terre », expliquent les auteurs de l’étude.

Alors que les recherches se poursuivent afin de déterminer l’ensemble des raisons de cet affaissement, les scientifiques notent qu’une grande partie du phénomène est engendrée par des activités humaines, telles que l’extraction du pétrole, du gaz naturel ainsi que l’exploitation des eaux souterraines.

« Au cours des prochaines décennies, la croissance démographique et économique mondiale entraînera une hausse de la demande en eau souterraine et l’épuisement des nappes phréatiques. Exacerbée par les sécheresses, celle-ci provoquera probablement une augmentation de la fréquence des affaissements, ainsi que les phénomènes, notamment les inondations, et les dommages qui y sont liés », note Herrera-Garcia.

22 % des grandes agglomérations mondiales concernées

Les auteurs de l’étude ont déterminé qu’au moins 200 endroits dans 34 pays avaient été témoins d’un affaissement dû à l’épuisement des eaux souterraines au cours du vingtième siècle, et ont également constaté qu’une part importante des principales agglomérations mondiales étaient situées dans des zones présentant un fort risque d’affaissement. Selon leurs calculs, 635 millions de personnes seraient concernées.

« Nos travaux montrent que 1 596 grandes villes, soit environ 22 % des 7 343 principales agglomérations du monde, se trouvent dans des zones de subsidence potentielle », soulignent les chercheurs. « Le fait que les zones les plus susceptibles de s’affaisser à l’avenir soient situées sous et autour de centres urbains très peuplés ne fait qu’aggraver la situation, avec des phénomènes impactant un nombre encore plus important de personnes, et ce, de plus en plus fréquemment. »

Afin d’éviter ce scénario, l’équipe exhorte les gouvernements à formuler des politiques efficaces pour prévenir l’affaissement des terres, qui font défaut dans la plupart des pays du globe. « À mesure que l’affaissement s’accentue, le niveau de la mer augmente également, et si des mesures ne sont pas prises rapidement, nous pourrions tous nous retrouver dans une situation dramatique », conclut Herrera-Garcia.

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