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Des astronomes détectent un étrange phénomène cosmique

Il pourrait s'agir d'un phénomène encore inconnu et particulièrement puissant

Explosion Cosmique
© NRAO/AUI/NSF/NASA

Un événement astronomique mystérieux défie actuellement la compréhension des scientifiques. Il pourrait s’agir soit d’un alignement exceptionnel des étoiles, soit d’un phénomène encore jamais observé dans l’Univers. Baptisée EP240408a, cette explosion cosmique a été repérée pour la première fois le 8 avril 2024 par la sonde Einstein, un télescope spatial spécialisé dans l’observation des rayons X. Initialement classée comme un simple sursaut gamma, elle a rapidement intrigué les chercheurs en raison de ses caractéristiques inhabituelles.

Une signature lumineuse atypique

Lorsqu’une multitude de télescopes terrestres et spatiaux ont analysé le phénomène sous différents spectres (ultraviolet, optique, infrarouge, radio, rayons X et gamma), il est apparu que son comportement ne correspondait à aucune catégorie d’événements connus. Selon une étude récente publiée dans The Astrophysical Journal Letters, l’hypothèse la plus plausible est qu’une naine blanche (un type d’étoile en fin de vie) a été détruite par un trou noir de taille intermédiaire. Ce dernier aurait projeté un jet de matière à grande vitesse, dirigé précisément vers la Terre.

Brendan O’Connor, astronome à l’université Carnegie-Mellon et principal auteur de l’étude, souligne l’énigme que représente ce phénomène : « EP240408a présente des similitudes avec plusieurs types d’événements astrophysiques, mais ne s’y conforme pas totalement. Sa durée brève et son extrême luminosité sont particulièrement difficiles à expliquer. Il se pourrait que nous assistions à un phénomène totalement inédit ! »

Une anomalie dans le paysage cosmique

L’Univers regorge d’événements transitoires, qu’il s’agisse d’explosions stellaires, d’effondrements en trous noirs ou d’étoiles avalées par ces derniers. Les astronomes parviennent généralement à identifier ces phénomènes grâce à leurs durées, leurs fréquences et les types de rayonnements qu’ils émettent. Cependant, EP240408a déroute les spécialistes par ses propriétés atypiques.

Après sa découverte, plusieurs télescopes de renom, comme le Nuclear Spectroscopic Telescope Array (NuSTAR), Swift, Gemini, Keck, la Dark Energy Camera (DECam), le Very Large Array (VLA), l’Australia Telescope Compact Array (ATCA) et le Neutron Star Interior Composition Explorer (NICER), ont été mobilisés pour l’étudier en détail. Ces observations ont révélé que l’explosion a brillé intensément dans les rayons X pendant les dix premières secondes, avant de conserver une luminosité stable durant quatre jours, puis de s’éteindre brusquement en une journée. Cette chronologie diffère nettement des sursauts gamma habituels, qui ne persistent que quelques heures, tout en étant trop courte pour être classée dans d’autres catégories connues.

Un autre fait étrange concerne l’absence d’émission radio, un phénomène qui défie les attentes. En effet, les télescopes du VLA n’ont détecté aucun signal radio associé, même après trois vérifications effectuées 11, 158 et 258 jours après l’éruption initiale. « Normalement, lorsqu’un événement de cette ampleur émet une lumière aussi intense en rayons X, nous nous attendons à observer une contrepartie radio extrêmement brillante », explique O’Connor. « L’absence totale de signaux radio est vraiment déconcertante. »

Une hypothèse intéressante mais encore incertaine

Après avoir exclu diverses explications, comme les quasars et les mystérieux transitoires optiques bleus rapides, les chercheurs estiment que l’hypothèse la plus plausible est celle d’un événement de rupture de marée (TDE). Ces événements surviennent lorsqu’un trou noir attire et dévore progressivement une étoile, produisant un rayonnement spectaculaire. Dans de rares cas, ces TDE génèrent d’immenses jets de matière qui, si leur orientation coïncide avec la Terre, peuvent expliquer les caractéristiques lumineuses observées.

Les indices suggèrent que le coupable pourrait être un trou noir de masse intermédiaire absorbant une naine blanche. Cependant, un TDE à jet devrait également générer des émissions radio, ce qui n’a pas été observé jusqu’à présent. Les chercheurs avancent que l’événement a pu être détecté trop tôt, avant que le jet ne ralentisse suffisamment pour émettre des ondes radio perceptibles. Certaines études antérieures suggèrent qu’il peut falloir des centaines, voire des milliers de jours avant qu’un tel signal ne devienne détectable.

Si de futures observations permettent de capter des émissions radio, l’énigme EP240408a pourrait être résolue. Dans le cas contraire, les scientifiques pourraient être face à un sursaut gamma totalement atypique ou à un nouveau type de phénomène astrophysique encore inconnu. 

Par ailleurs, des astronomes font une étrange découverte aux confins du Système solaire.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Science Alert

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