Des astronomes ont observé un type inédit d’étoiles au centre de notre galaxie. Semblant émettre de monstrueux panaches de matière, celles-ci bouleversent notre compréhension des derniers stades de la vie des géantes rouges.
Des caractéristiques inhabituelles
Généralement, la luminosité des géantes rouges fluctue lorsqu’elles arrivent en fin de vie et se débarrassent de leurs couches externes. On pense que les pulsations lumineuses de ces « étoiles variables de type Mira » sont causées par les vagues de plasma qui balaient leurs entrailles et les aident à rejeter de la matière dans l’espace.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, Philip Lucas, de l’université du Hertfordshire, et ses collègues ont utilisé le Visible and Infrared Survey Telescope for Astronomy, au Chili, pour observer le coeur de la Voie lactée, et fait une découverte inattendue.
Si la région étudiée abritait de nombreux astres variables, de vieilles géantes rouges « non pulsantes » s’assombrissaient également progressivement. Des observations complémentaires ont révélé que ces étoiles inhabituelles semblaient émettre d’énormes panaches de poussière et de fumée pouvant mettre des mois, voire des années à se dissiper, expliquant la baisse prolongée de leur luminosité.
« Vieilles fumeuses »
Ces astres massifs possédant un puissant champ gravitationnel censé les empêcher de se délester de grandes quantités de matière, la formation des panaches observés pourrait être liée à la concentration élevée d’éléments relativement lourds près du centre galactique (où la plupart d’entre eux étaient localisés), qui faciliteraient la formation de grains de poussières s’envolant ensuite sous forme de gigantesques volutes.
« Il est tout à fait possible qu’un autre mécanisme soit en jeu, mais il s’agit à ce stade de notre meilleure hypothèse », explique Lucas.
Pour son équipe, la prochaine étape consistera à repérer davantage de ces « vieilles fumeuses » (l’équipe en ayant à ce jour observé près d’une centaine), dont la prévalence au coeur de notre galaxie suggère qu’elles jouent probablement un rôle clef au sein de ses homologues renfermant davantage d’éléments lourds.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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