Afin de rendre la classification plus claire, des chercheurs ont récemment attribué un nouveau nom à une espèce humaine découverte à la fin des années 1970 en Éthiopie : Homo bodoensis.
Une distinction nécessaire
Ayant vécu en Afrique il y a environ 500 000 ans, au cours du Pléistocène moyen, Homo bodoensis (en référence à Bodo D’ar, site éthiopien de la vallée de la rivière Awash où le crâne avait été découvert) était l’ancêtre direct de l’homme moderne. Selon les scientifiques, il s’agissait d’une époque charnière, marquée par l’apparition des humains « contemporains » sur le plan anatomique : Homo sapiens en Afrique et Homo neanderthalensis en Europe.
« Parler de l’évolution humaine au cours de cette période était devenu impossible en raison de l’absence d’une terminologie appropriée, reconnaissant la diversité géographique humaine », souligne Mirjana Roksandic, chercheuse à l’université de Winnipeg (Canada) et auteure principale de la nouvelle étude, parue dans la revue Evolutionary Anthropology Issues News and Reviews.
Désormais, Homo bodoensis décrira la majorité des humains du Pléistocène moyen originaires d’Afrique et certains d’Europe du Sud-Est, tandis que de nombreux individus découverts dans le reste du Vieux Continent seront considérés comme des Néandertaliens. D’après l’équipe, l’introduction de cette nouvelle espèce visera à « trancher le nœud gordien » et permettra aux scientifiques de « communiquer clairement sur cette période clé de l’évolution humaine ».
« Nommer une nouvelle espèce est une démarche délicate, car la Commission internationale de la nomenclature zoologique n’autorise les changements de nom que dans le cadre de règles très strictement définies », souligne Roksandic. « Nous sommes convaincus que celui-ci perdurera, un nouveau nom de taxon ne survit que si d’autres chercheurs l’utilisent. »
Des découvertes récentes redéfinissant la migration initiale d’Homo sapiens
En août dernier, des archéologues avaient extrait de l’ADN ancien de restes humains vieux de 7 200 ans. Découverts dans la grotte de Leang Panninge, sur l’île indonésienne de Sulawesi, les ossements étaient ceux d’une adolescente de 17 ans surnommée Bessé, dont le profil génétique atypique avait été établi suite à l’analyse de la partie pétreuse de son os temporal.
Environ 2,2 % de l’ADN extrait provenait des Dénisoviens (mystérieux groupe d’hominidés identifiés sur une poignée de sites en Asie ayant été amenés à se mélanger aux humains modernes), faisant potentiellement de Sulawesi l’endroit où Homo sapiens avait été amené à croiser leur route pour la première fois.
Par Yann Contegat, le
Source: The Guardian
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