Un énorme dard de la taille d’une seringue, un corps long et puissant, des ailes déployées… On imagine facilement cette description comme étant celle d’un insecte mutant d’un film de série Z. Pourtant, des chercheurs ont récemment découvert de nouvelles espèces de guêpes en Amazonie dont la terrifiante clistopyga crassicaudata. 

Une guêpe avec un dard grand comme une seringue

Lors de voyages dans la région située entre les Andes et la forêt amazonienne, des scientifiques de l’Université de Turku en Finlande ont découvert sept nouvelles espèces de guêpe jamais recensées jusque-là. Parmi ces découvertes, une espèce en particulier a marqué les chercheurs : la clistopyga crassicaudata. Il s’agit tout simplement de la plus redoutable des sept nouvelles espèces. Son nom scientifique comprend le mot « crassicaudata », un terme faisant référence à l’épaisseur de son dard. C’est là la grande spécificité de cette guêpe : un dard très long, presque comparable à une seringue. L’un des chercheurs précise d’ailleurs dans sa description qu’il n’a jamais rien vu de tel.

Cet appendice imposant a une fonction double : il sert d’abord à piquer et ensuite à pondre des œufs à l’intérieur d’une autre créature. La victime finit par être tuée de l’intérieur par les descendants de la guêpe. Dans leur article, les scientifiques parlent d’une sorte de seringue à double usage. L’insecte volant commence par blesser l’hôte (généralement une araignée) en lui injectant du venin. Ensuite, elle dépose ses œufs sur ou dans le corps de l’araignée. Lorsque les larves éclosent, elles mangent l’araignée de l’intérieur vers l’extérieur. Cette espèce fait partie de la catégorie des parasitoïdes, tout comme l’ampulex compressa ou plus communément nommée guêpe émeraude.

La fameuse guêpe émeraude aux méthodes similaires

L’ampulex compressa est une espèce d’insecte hyménoptère plus communément appelée guêpe émeraude. Introduite à Hawaï en 1941 pour lutter face à la présence de cafards, le projet fut un échec du fait de la tendance de cette guêpe à avoir un territoire de chasse très local. On la trouve normalement lors des saisons les plus chaudes dans les régions tropicales du sud de l’Asie, de l’Afrique et dans les îles du Pacifique. A l’instar de la clistopyga, la guêpe émeraude dépose ses larves au sein d’un cafard vivant.

D’abord, elle pique la blatte au thorax afin de la paralyser temporairement (le venin agit vite). La guêpe pique ensuite une seconde fois à travers la tête et l’enveloppe ganglionnaire (dans deux régions distinctes des ganglions cérébraux). La blatte se met alors à se nettoyer frénétiquement, ce qui permet à la guêpe d’avoir le temps de creuser un terrier, qu’elle aménage. Elle y traîne la blatte pour pondre un œuf, qui sera fixé à la base d’une patte. Ensuite, le nid est refermé grâce à des feuilles et du gravier. Quand l’œuf éclot, la larve suce d’abord l’hémolymphe (sang chez les invertébrés) puis s’introduit quelques jours plus tard dans l’abdomen de la blatte pour la dévorer. Ce processus est semblable à la technique de la nouvelle guêpe découverte, sauf que cette dernière a un plus grand dard et un venin sans doute plus puissant.

La redoutable guêpe émeraude pond ses œufs dans une blatte

Force est de constater que la plupart des créatures terrifiantes imaginées dans les films s’inspirent d’espèces existant réellement. Si la guêpe émeraude ou encore la clistopyga crassicaudata ont tout à fait leur place dans un cauchemar, elles ont certainement un rôle important dans l’équilibre des écosystèmes. Loin de l’Hexagone néanmoins…

 

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