D’après une étude, un supervolcan situé à 9 kilomètres de Naples serait sur le point d’entrer en éruption. Une situation des plus préoccupantes surtout au regard de l’intensité de ses précédentes éruptions.
UN SUPERVOLCAN RESPONSABLE DE LA DISPARITION DE L’HOMME DE NÉANDERTAL ?
Campi Flegrei, « Champs Phlégréens » en français, est une région volcanique de 100 kilomètres carrés située en Italie, au Nord-Ouest de la ville de Naples. Ce supervolcan italien forme une caldeira, c’est-à-dire une énorme cuvette géologique causée par l’éruption d’un volcan. Cette caldeira est née après une éruption majeure il y a près de 40 000 ans.
Cette éruption a été considérée comme la plus puissante survenue en Europe au cours des 200 000 dernières années et a projeté des centaines de kilomètres cubes de lave et de roches. Certains spécialistes pensent même que cette éruption a été en partie la cause de la disparition de l’Homme de Neandertal. Guiseppe Di Natale de l’Institut National de Géophysique et de Volcanologie souligne d’ailleurs que cette zone volcanique est capable de produire des catastrophes naturelles globales équivalentes aux plus importantes chutes de météorites.
Depuis sa formation, le volcan a connu très peu d’éruptions mais elles ont toutes été dévastatrices. Les deux plus importantes ont eu lieu il y a 38 000 et 14 000 années, et ont contribué à façonner la caldeira telle qu’elle est aujourd’hui. La dernière éruption en date remonte à 1538. Les scientifiques la qualifient de « petite » éruption mais elle a pourtant duré huit jours et a conduit à la formation d’une nouvelle montagne, le Monte Nuovo. Signe de la violence de ce phénomène naturel, des cendres émises par ce supervolcan ont même été retrouvées en Sibérie.
DES SIGNES ANNONCIATEURS D’UNE ÉRUPTION IMMINENTE
Depuis les années 1950, l’équipe de l’Observatoire du Vésuve étudie tout particulièrement l’activité de Campi Flegrei et leur constat se veut alarmant. Dans les années 70 et 80, de nombreux tremblements de terre liés à l’activité volcanique ont pu être observés. En 1984, ce sont 40 000 personnes qui ont du être évacuées et la terre aux alentours du volcan s’est soulevée de près de deux mètres en une semaine.
Ce phénomène de hausse du niveau du sol qui continue encore aujourd’hui, suggère que le volcan se remplit lentement de roches en fusion en profondeur. Giovanni Chiodini de l’Institut National de Géophysique et de Volcanologie de Bologne rappelle que le même genre de manifestation a pu être observé avant les éruptions du Rabaul en Papouasie-Nouvelle-Guinée et de la Sierra Negra dans l’archipel des Galapagos.
Face à ces constatations, les spécialistes italiens ont mené diverses études et ont découvert qu’à une certaine pression, les gaz libérés par le magma en décompression pouvaient pousser le volcan vers un état critique. Or, Campi Flegrei serait proche de cet état. Selon les estimations, on trouverait à 3 kilomètres sous la surface un lac de lave en fusion, mesurant de 2 à 3 kilomètres de large.
Si personne n’est encore capable de prédire exactement quand Campi Flegrei rentrera en éruption, les signes relevés par les scientifiques appellent à la plus grande vigilance. Une chose est sûre, dans une zone qui compte près d’un million d’habitants, une nouvelle éruption aurait des conséquences catastrophiques.
Par Adrien Bertoni, le
Source: Science Alert
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