Des chercheurs japonais ont dévoilé une nouvelle approche anti-cancer prometteuse. Celle-ci repose sur l’utilisation de séquences d’ADN artificielles en forme d’épingle à cheveux, se fixant à des molécules surexprimées dans le cancer et déclenchant une forte réponse immunitaire.
Épingles à cheveux oncolytiques
Les composés basés sur les acides nucléiques se révèlent prometteurs pour traiter toute une série d’affections. Si les vaccins à base d’ARN messager contre le Covid-19 ont largement contribué à populariser cette approche, différents laboratoires étudient actuellement la possibilité de l’utiliser pour combattre d’autres virus ainsi que des maladies comme le cancer.
Les formulations expérimentées jusqu’à présent ayant tendance à impacter également les cellules saines, ce qui impliquait un risque élevé de réactions immunitaires dangereuses, des chercheurs de l’université de Tokyo ont mis au point des molécules d’ADN artificiel ciblant uniquement leurs homologues cancéreuses.
Pour ce faire, ceux-ci ont utilisé des molécules d’ADN repliées, décrites comme des épingles à cheveux oncolytiques. Synthétisées chimiquement par paires, celles-ci se déplient pour former un brin d’ADN beaucoup plus long lorsqu’elles sont exposées à une séquence de micro-ARN appelée miR-21, surexprimée dans certains types de cellules cancéreuses. Le système immunitaire est alors averti de leur présence, déclenchant une réaction à même d’éliminer les cellules cancéreuses.
De premiers résultats prometteurs
Ayant impliqué des cellules cancéreuses humaines du col de l’utérus et du sein, ainsi que des rongeurs vivants atteints de mélanomes, les expériences réalisées ont montré que les épingles à cheveux anti-cancer permettaient à la fois de détruire les tumeurs et d’empêcher la croissance d’autres tissus cancéreux.
« Il s’agit du premier exemple de l’utilisation d’une telle approche pour générer une réponse immunitaire amplifiée ciblant spécifiquement les tumeurs », explique Akimitsu Okamoto, co-auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of the American Chemical Society.
Aussi prometteuse soit cette méthode, l’équipe rappelle qu’il s’agit de travaux préliminaires, et que son efficacité et son profil de sécurité devront être minutieusement établis avant de pouvoir envisager des essais sur des patients humains.