Aller au contenu principal
En 2022, une ancienne épée de l’époque médiévale a été découverte. Dans un état exceptionnel, elle est désormais exposée au public pour la première fois au musée de Picardie, à Amiens, en France. Explications.
Une découverte exceptionnelle
Cette épée a été découverte en juin 2022 sur un chantier de fouilles à Amiens, en France, au fond d’un fossé refermé au XVe siècle. D’après les spécialistes, elle a été fabriquée entre 1325 et 1355. Elle a été trouvée à côté d’un manche en bois et d’un étui en cuir en très bon état, mais trop délicats pour être exposés avec elle dans le musée de Picardie.
« Sortie des anciennes tranchées de la ville d’Amiens, achevées au XVe siècle, cette épée est dans un état si exceptionnel que le cuir et le bois qui la complétaient à l’origine auraient pu être emportés », d’après les propos du musée relayés par Newsweek. « Cependant, leur état de fragilité ne permet pas de les présenter. Le manche était entouré de deux semelles intérieures en bois très fines, recouvertes de corde pour une meilleure préhension. Un chapeau en cuir assurait la stabilité de la garde et protégeait l’entrée du four des pluies. La bonne conservation de ces éléments laisse penser que, si l’épée avait été rejetée avec son fourreau, des traces de celle-ci auraient été observées. Le profil de courbure actuel de la lame est dû aux conditions de sa sortie. Il s’agit donc d’une épée droite abandonnée dans les tranchées médiévales d’Amiens avant le XVe siècle. »
Par ailleurs, l’épée mesurait environ 96 centimètres de long et pesait près de 816 grammes. D’après les chercheurs, c’est une arme polyvalente qui était utilisée pour frapper ses adversaires et se défendre contre les coups. « La découverte d’une épée complète est un événement relativement rare dans l’archéologie médiévale. Si la plupart des épées connues proviennent de rivières, celle d’Amiens a la particularité d’avoir été trouvée lors d’une fouille archéologique au sol », a ajouté le musée.
Plusieurs inscriptions
Les analyses aux rayons X ont révélé qu’il y avait plusieurs inscriptions gravées sur la lame de l’épée. Cela est un trait commun aux épées médiévales de l’époque.
« Ils peuvent être la signature de l’atelier qui a fabriqué l’arme ou avoir une fonction protectrice à connotation religieuse. L’interprétation reste énigmatique car ces inscriptions associent souvent symboles et texte court », a précisé le musée.
Une découverte exceptionnelle
« Cette découverte est exceptionnelle pour deux raisons », a déclaré Richard Jonvel, un archéologue qui a aidé à retrouver l’épée. « Le contexte archéologique est connu et les éléments constitutifs organiques de l’épée sont présents. Il y a plein d’autres épées qui ont été trouvées aux XIXe et XXe siècles, sauf qu’on ne sait jamais d’où elles viennent exactement et dans quel contexte elles ont été trouvées. »
L’archéologue ajoutant : « C’étaient donc des épées qui avaient été perdues dans la rivière et probablement loin de là où elles avaient été perdues, emportées par l’eau. En revanche, avec cette épée, l’énorme chance que nous avons c’est que nous savons qu’elle provient du fossé défensif de la ville. On connaît le lieu et en plus, on sait que ce fossé a été définitivement abandonné à la toute fin du XVe siècle, dans les années 1480. Cette épée était forcément antérieure à l’abandon de ce fossé dans la ville. »
Le spécialiste a également expliqué que le bon état de l’épée est lié au fait qu’elle a été enterrée dans un environnement humide. « L’intérêt du milieu humide est de préserver les matières organiques. Cela signifie qu’outre le sabre, qui était en alliage de fer et de cuivre pour le pommeau, on retrouvait au niveau du manche, les deux lamelles de bois, le cuir, et la trace en négatif du cordon qui venait enserrer la poignée, donc l’élément en cuir qui était en contact avec la main. »
Vous pourrez voir cette épée jusqu’à début juillet 2023. Elle restera ensuite à Amiens pendant les cinq prochaines années. Pour aller plus loin, voici 5 choses à savoir sur la plus vieille épée du monde.