De récentes recherches ont mis en évidence une forte hausse des émissions de CO2 liées aux vols privés au cours des cinq dernières années, soulignant la nécessité de les taxer davantage.
Une explosion des vols privés
Les jets privés sont considérés comme le moyen de transport le plus polluant : un seul vol émet en moyenne 3,6 tonnes de CO2. Selon la nouvelle étude, portant sur 18,7 millions de vols effectués par près de 26 000 appareils, les émissions de l’aviation privée ont bondi de 46 % entre 2019 et 2023.
Si la plupart des vols concernaient les États-Unis et l’Europe, dans un peu moins de 50 % des cas, il s’agissait de trajets inférieurs à 500 kilomètres.
Parmi les destinations populaires, la Coupe du monde de 2022 au Qatar, le Festival de Cannes, le Super Bowl, la conférence sur le climat COP28 à Dubaï et le Forum économique mondial de Davos. Les chercheurs ont également noté une recrudescence des vols vers le sud de la France, Ibiza et d’autres lieux de villégiature en Espagne durant la période estivale.
Contrairement aux vols commerciaux, largement restreints durant les deux premières années de la pandémie de Covid-19, les vols privés n’ont connu qu’une lègère diminution en 2020. En 2023, les émissions globales de CO2 des jets privés s’élevaient à 15,6 mégatonnes, contre 10,7 en 2019.
Une taxation stricte nécessaire
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications Earth & Environment, il est aujourd’hui urgent de mettre en place une taxation stricte.
« Si rien n’incite les super-riches à réduire leurs émissions, cela pourrait éroder la volonté du reste de la population mondiale à faire de même », souligne Stefan Gössling, de l’université Linnaeus.
« La moitié de ces vols étant court-courriers, ils pourraient facilement être remplacés par des voyages en train si nous les interdisions », estime de son côté Sean Currie, du réseau mondial Stay Grounded, promouvant des alternatives à l’aviation pour lutter contre le changement climatique.