Monarque britannique depuis 1952, la reine Elizabeth II a succédé à une longue lignée de souverains. Et comme ses prédécesseurs, elle dispose de droits et de devoirs exceptionnels inhérents à sa fonction et parfois surprenants.
La reine possède plusieurs animaux du pays
Les cygnes de la Tamise sont la propriété de la royauté britannique et celle-ci est représentée lors du « swan upping », soit le marquage des volatiles réalisé par des responsables en tenue officielle qui parcourent le fleuve à la recherche des oiseaux.
Autres animaux, marins ceux-ci, qui sont les propriétés de la reine, les esturgeons, baleines, marsouins et dauphins présents dans les eaux britanniques. Selon une loi de 1324, les « poissons royaux » capturés dans un rayon de 3 miles (moins de 5 km) autour des côtes du pays appartiennent au souverain au pouvoir et peuvent être réclamés par lui.
La reine peut se passer de certains documents officiels
Même si elle s’en est vu délivrer un, Elizabeth II n’a pas besoin de permis de conduire, pas plus que d’une plaque d’immatriculation sur ses voitures. De la même manière, elle peut se déplacer sans passeport, ce qui n’est pas le cas des autres membres de la famille royale.
La reine fête deux fois son anniversaire
Personnage public, mais aussi privé, la reine d’Angleterre fête deux anniversaires : l’un répond au protocole, en juin, et se compose d’une cérémonie officielle et d’un cortège royal défilant à Londres, et l’autre se déroule à la vraie date de naissance de la souveraine, le 21 avril. Elle célèbre alors l’évènement en privé, même si des salves d’artillerie sont tirées dans la capitale britannique pour l’occasion.
La reine dispose de services à domicile exceptionnels
A Buckingham, l’une des banques les plus renommées d’Angleterre – Coutts – a fait construire un distributeur de billets pour la famille royale. La reine, elle, dispose aussi d’un poète attitré. En réalité, le poète lauréat dispose d’un titre honorifique qui implique une fonction officielle à la cour britannique. Jadis nommé à vie, il l’est désormais pour 10 ans et reçoit un salaire symbolique.
La reine a un rôle législatif et exécutif
Lorsqu’une loi est adoptée par les deux chambres du Parlement britannique, la reine doit l’approuver via la « sanction royale », l’ultime étape nécessaire à la promulgation du texte. Dans le même sens, la souveraine émet aussi le « consentement de la reine », mais concernant cette fois-ci les lois affectant les intérêts de la monarchie. Alors que la « sanction royale » a systématiquement été émise par le souverain au pouvoir depuis 1708, le « consentement de la reine » est un levier encore utilisé par la Couronne. Elizabeth II ne l’a par exemple pas donné en 1999, s’opposant à un projet de loi dont l’objectif était d’octroyer au Parlement plutôt qu’à la reine le pouvoir d’autoriser les frappes militaires en Irak.
Sur le plan exécutif, la reine ne peut plus dissoudre la Chambre des communes depuis 2011 et la fixation à cinq ans de son mandat. C’est en revanche elle qui choisit le meilleur Premier ministre après l’élection des députés.
La reine dispose encore d’un pouvoir décisionnel
En cas de grave crise constitutionnelle, le souverain britannique peut agir contre ou sans l’avis de ses ministres, même si le cas ne s’est encore jamais présenté. En revanche, la reine nomme les lords et les chevaliers. Alors que les premiers siègent à la chambre du Parlement, les seconds sont récompensés pour leur apport au pays, sur un plan économique, artistique ou militaire.
Le pouvoir de la reine dépasse la seule Angleterre
Le souverain britannique, via le Commonwealth et les différentes colonies anglaises, règne sur l’Australie, Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, la Barbade, le Belize, le Canada, Grenade, la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, les îles Salomon et Tuvalu.
Dans le même temps, le monarque est aussi chef de l’Église d’Angleterre, qui est la religion d’État. Elizabeth II peut donc nommer les évêques et archevêques, mais sur l’avis de son Premier ministre.
La reine ne peut être poursuivie par la justice
Dans les textes, le souverain britannique n’est pas soumis à la même justice que son peuple puisqu’il ne peut être contraint de témoigner et ne peut être poursuivi. Dans la réalité, si la reine venait à commettre une infraction, elle serait certainement contrainte d’abdiquer.
Ces prérogatives et droits extraordinaires de la reine Elizabeth II participent à son statut et à sa popularité décennale. Ils assurent aussi, pour certains, une certaine continuité au système politique britannique, empreint de traditions. Si les personnages exceptionnels vous intéressent, découvrez également 17 faits sur les rois et reines de France que vous n’avez jamais appris à l’école.
Par Maxime Magnier, le
Source: Lesechos
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