Adapté en anime depuis le seinen de Lynn Okamoto publié dans le Weekly Young Jump à partir de 2002, Elfen Lied est devenu culte à l’international grâce à une histoire originale et violente, un traitement mature et une musique fantastique. Destinée à un public adulte, la série a su captiver toute une génération en seulement treize épisodes alors que le manga est idéal pour approfondir l’expérience avec plus de détails dans le design et l’histoire des personnages.
L’histoire se déroule dans notre monde, à la différence qu’il existe des êtres appelés diclonii aux pouvoirs de télékinésie surpuissants. Enfermés dans des laboratoires par le gouvernement pour que des expériences scientifiques soient menées sur eux, ils sont cachés du reste du monde. L’une des diclonii parvient à se révolter grâce à ses pouvoirs et s’échappe du laboratoire dans un bain de sang. Lorsque l’armée essaye de l’arrêter lors de sa fuite, elle termine une chute dans la mer et le gouvernement perd sa trace. Après seulement quelques minutes, on voit largement plus de sang que dans la majorité des animes.
Plus tard, Kohta et sa cousine Yuka tombent sur une jeune fille nue avec une paire de cornes sur la plage. Lorsqu’elle s’éveille, elle ne sait rien dire si ce n’est « Nyu » avec un regard confus. Les deux cousins décident de la recueillir et la nomment Nyu. Quant à ce qu’elle est et d’où elle vient, c’est un mystère pour les protagonistes. Kohta vient d’intégrer l’université et prend en charge le restaurant familial de sa cousine en même temps. Quant à ses parents… Kohta n’en a qu’un souvenir traumatisant puisqu’il fut le témoin de leur mort.
Petit à petit, on comprend que la diclonius recueillie par Kohta ne le fut pas par hasard. Son véritable nom est Lucy et le passé de chacun va progressivement se révéler alors que le héros retrouve la mémoire à travers une série d’épisodes terrifiants. Lucy pourrait en effet être la cause de la mort de la famille de Kohta mais malgré la violence de ses actions, ses raisons restent pures. Une dichotomie frappante et poétique lorsque l’on comprend la totalité des événements. Il est à noter que leur relation est assez différente dans le manga, même si les thèmes principaux restent les mêmes.
L’anime fut commencé avant la fin du manga et c’est l’une des raisons pour lesquelles on trouve pas mal de différences entre les deux. Heureusement, cela n’impacte aucunement la qualité de l’anime qui jouit d’une animation impeccable et d’une bande-son mémorable. La musique Lilium qui est une pierre angulaire du scénario hante encore l’esprit de toute une génération. À l’origine du titre de la série, on trouve un poème d’Eduard Mörike (1804-1875) qui fut ensuite adapté en chant par le compositeur Hugo Wolf (1860-1903) sous le titre d’Elfenlied, soit « Chant elfique ». Un titre évocateur qui souligne la problématique de l’oeuvre.
Les diclonii sont simplement des mutants de l’espèce humaine et la relation qui se développe entre les deux est symptomatique de beaucoup d’autres thèmes abordés durant l’anime. Si l’on peut voir le bon côté comme le mauvais de cette cohabitation, c’est justement pour offrir un parallélisme entre la violence du traitement du sujet et la poésie d’autres passages. Non sans défaut, Elfen Lied captive par sa spécificité, la maturité de ses thèmes et sa violence stupéfiante. Mais après treize épisodes pleins de traumatismes, la fin saura en surprendre plus d’un.
Elfen Lied est bien écrit et ne souffre jamais de lenteur dans sa narration. Quelques touches d’humour ne seront cependant peut-être pas du goût de tout le monde au milieu de moments aussi gore que ce que l’on trouve dans la série. Un anime pour un public mature qui vous marquera malgré ses quelques défauts par son originalité et son atmosphère ne ressemblant à rien d’autre. Quelle est selon vous la meilleure différence entre le manga et l’anime ?
Par Florent, le
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