— David Osborn / Shutterstock.com

Le réchauffement climatique prend de plus en plus d’ampleur. L’Antarctique fait partie des continents les plus touchés. C’est la raison pour laquelle des scientifiques de l’Agence spatiale américaine (NASA), en collaboration avec le CNRS, pilotent actuellement d’importantes recherches sur le continent. Leur objectif ? Mieux comprendre le réchauffement climatique et comment le courant circumpolaire antarctique transfère de la chaleur. Pour cela, ils font appel à… des éléphants de mer ! Ceux-ci deviennent à leur tour des chercheurs en aidant les spécialistes.

L’objectif de leur étude est de comprendre le fonctionnement du courant circumpolaire antarctique et d’analyser la manière dont il transfert verticalement la chaleur, entre les couches supérieures et inférieures de l’océan. « Il s’agit de l’un des courants océaniques les plus importants de notre système climatique, car il facilite l’échange de chaleur et d’autres propriétés entre les océans qu’il relie », expliquent la NASA. En effet, il relie les océans Atlantique, Pacifique et Indien. De plus, les chercheurs tentent de comprendre quelle quantité de chaleur émise par le soleil l’océan peut absorber.

Grâce à leur aide, les éléphants de mer ont permis aux scientifiques de récolter des données importantes sur des zones non accessibles à l’homme. En effet, les courants étudiés étant très instables, il est impossible pour nous d’y avoir accès. Près de 30 éléphants de mer ont permis de mettre au point ces recherches. Pour cela, ils ont été équipés de balises Argos au large des îles Kerguelen. Les animaux sont ensuite endormis afin que les spécialistes puissent leur poser sur la tête, à l’aide de résine, des appareils qui tomberont lorsqu’ils mueront. Ces mammifères arpentent les fonds marins du continent depuis le mois de mai 2019. Chaque jour, ils ont réalisé 80 plongées de 20 minutes. Ils ont pu aller jusqu’à 500 mètres de profondeur. De nombreuses données ont ainsi été récoltées : température, conductivité, localisation et pression. Par la suite, les scientifiques ont établi des images 3D de l’océan.

— © NASA
Images 3D de l’océan

« La plupart des études de modélisation actuelles indiquent que la chaleur se déplacerait de la surface vers l’intérieur de l’océan. Mais avec les nouvelles données d’observation fournies par les éléphants de mer, nous avons constaté que ce n’était pas le cas. On a tendance à penser que les échanges verticaux de chaleur existent en surface, jusqu’à 100 mètres de profondeur environ. Nos résultats montrent qu’il en existe jusqu’à 500 voire 1 000 mètres. Cela suggère que l’océan est capable de capter moins de chaleur que prévu. Ceci dit, il nous reste à comprendre comment ce flux de chaleur montante interagit avec l’atmosphère », conclut finalement Lia Siegelman, scientifique de la NASA.

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