Après l’avoir interdite en 2014, sous l’impulsion de l’ancien président Ian Khama, fervent défenseur de l’environnement, le Botswana vient de réautoriser officiellement la chasse commerciale aux animaux sauvages menacés.
Les espèces menacées peuvent de nouveau être chassées au Botswana
Connu pour abriter un tiers des éléphants d’Afrique, le Botswana a levé il y a quelques jours l’interdiction de chasser l’éléphant sur son territoire, invoquant le fait que les populations de pachydermes avaient augmenté et impactaient les revenus des agriculteurs. Si cette mesure, intervenant à quelques mois d’un scrutin présidentiel, se révèle particulièrement populaire auprès des électeurs ruraux, elle ne manquera pas de faire bondir les défenseurs de la cause animale.
Dans un communiqué, le ministère de l’Environnement du pays a annoncé jeudi dernier que le Botswana avait pris « la décision de lever le moratoire sur la chasse », suite à la publication d’une étude montrant « que les conflits entre humains et éléphants avaient augmenté en nombre et en intensité et affectaient de plus en plus de moyens de subsistance des habitants ». Le ministère a par ailleurs promis que la chasse commerciale reprendrait « de manière ordonnée et éthique ».
Le rétablissement de la chasse impacterait largement le secteur du tourisme
À la suite de son interdiction en 2014, de nombreux députés du parti au pouvoir avaient fait pression pour que la chasse commerciale aux animaux sauvages menacés soit rouverte, prétextant que les populations d’éléphants étaient devenues ingérables dans certaines régions du pays. L’arrivée au pouvoir l’année dernière de Mokgweetsi Masisi, qui avait rapidement pris ses distances avec la politique de défense de la faune sauvage initiée par son prédécesseur, avait ensuite conduit à un réexamen de la mesure.
Avec quelque 135 000 spécimens recensés en 2015, le Botswana est le pays d’Afrique abritant la plus importante population de pachydermes. Certains spécialistes s’accordent à dire que leur nombre aurait presque triplé ces trente dernières années et pourrait désormais atteindre 160 000 individus. À l’heure actuelle, le braconnage représente la principale menace pour les éléphants, dont les défenses, notamment utilisées pour fabriquer des remèdes traditionnels, se négocient à prix d’or en Asie.
Selon les défenseurs de la faune sauvage, le rétablissement de la chasse impacterait largement le tourisme botswanais, secteur dont le pays tire une grande partie de ses revenus.
Par Yann Contegat, le
Source: Le Parisien
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