Si l’idée que le CBD contribue à contrebalancer les effets du THC est aujourd’hui largement répandue, de nouveaux essais cliniques indiquent qu’il pourrait en réalité les renforcer.
Explorer l’interaction entre le THC et le CBD
Le THC (delta-9-tétracannabinol) est le composé organique du cannabis qui vous fait planer. Bien qu’il soit également psychoactif, le CBD (cannabidiol) ne provoque pas une telle sensation, ce qui a conduit à son inclusion dans de nombreux produits visant notamment à soulager les douleurs chroniques.
Son efficacité dans ce domaine ayant été récemment remise en question, une solution pourrait consister à mélanger ces deux molécules afin d’atténuer les effets « problématiques » du THC tout en conservant ses propriétés analgésiques avérées.
Les preuves concrêtes d’une telle interaction se révélant minces, Geert Groeneveld et ses collègues ont mené un essai clinique randomisé en double aveugle afin de comparer les effets du THC lorsqu’il était administré avec un placebo ou différentes doses de CBD. Les 37 participants, dont une partie a également reçu un « double traitement placebo », étaient tous des adultes en bonne santé, ayant en moyenne déclaré ne pas consommer de cannabis plus d’une fois par mois.
À chaque visite, les participants ont reçu des doses de CBD par voie orale, puis de THC 30 minutes plus tard. Au cours des six heures suivantes, ceux-ci devaient indiquer comment ils se sentaient et ont subi un série de tests visant notamment à évaluer leurs capacités cognitives et leur perception de la douleur.
Des résultats inattendus
Lorsque le THC était combiné à 450 milligrammes de CBD, les participants déclaraient se sentir nettement moins alertes que lorsque le premier était administré seul. L’ajout de CBD n’a pas renforcé les effets analgésiques du THC, tandis que les doses plus faibles de CBD (10 et 30 milligrammes) n’ont pas eu d’impact significatif sur les effets du THC.
« Il s’avère que le CBD n’a pas réduit les effets indésirables du THC », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Clinical Pharmacology & Therapeutics. « À des doses élevées, il les a même exacerbés. »
Ces deux molécules ayant été uniquement administrées par voie orale, la prochaine étape consistera à déterminer si des effets similaires se produisent lorsqu’elles sont inhalées.