Lorsque le monde découvre pour la première fois la vision du Guide du voyageur galactique, ce n’est pas sur papier, mais à la radio anglaise. Douglas Adams y écrit douze épisodes dès 1978, ensuite déclinés en cinq livres à partir de l’année suivante. Avec un recul sur la condition humaine au sein de l’univers et la non-importance de toute chose, Adams signe une oeuvre représentative d’une vraie philosophie de vie.

 

Douglas Adams est né le 11 mars 1952 en Angleterre et mort le 11 mai 2001 aux États-Unis à l’âge de 49 ans. Une vie trop courte pour une personnalité exemplaire et adulée par beaucoup. Après une période où Douglas se cherche professionnellement en enchainant les petits jobs, il intègre l’université de Cambridge et se rapproche de la troupe des Footlights d’où viennent les Monty Python. Il écrira même plusieurs sketches pour l’émission Flying Circus du fameux groupe de comédiens. Mais la grande révolution de sa vie commence à ses 25 ans, lorsqu’il propose à la grande radio de la BBC une série qui s’appellerait The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy.

 

 

La radio accepte et le premier épisode est diffusé le 8 avril 1978. 26 épisodes de 30 minutes qui vont changer l’histoire de la radio. Car si la série devient très populaire dès les premiers épisodes, ce n’est pas par hasard. Premier programme comique à être produit en stéréo, la série utilise de façon intelligente les musiques et les bruitages, lui faisant récolter plusieurs prix entretenant le culte qui se forme autour. Grand fan de Pink Floyd et des Beatles, l’idée de base de Adams est de donner une aura de concept album à son programme, de faire sentir aux auditeurs qu’il est réellement dans un vaisseau spatial où qu’il interagisse avec l’immensité de l’univers.

 

 

Car c’est avant tout de ça qu’il s’agit. Suite au succès initial du programme, Adams décide de transformer l’opération en livre et démarre l’écriture d’une oeuvre qui deviendra culte. Au début du récit, on rencontre Arthur Dent, citoyen anglais moyen dont la maison va être détruite pour faire place à une route. Mais l’arrivée de son meilleur ami Ford Perfect, est le vrai élément perturbateur puisqu’il vient annoncer la fin du monde ! Ford est en réalité un alien s’étant camouflé dans la société humaine et il prévient Arthur que les Vogons, une espèce extraterrestre, vont venir détruire la planète tout entière afin de pouvoir poursuivre la construction d’une autoroute intergalactique.

 

 

Les deux amis parviennent à monter dans le vaisseau Vogon avant la destruction de la Terre, mais ils se retrouvent peu de temps après dans un sas de dépressurisation et les Vogons décident de les envoyer dans l’espace pour se débarrasser d’eux. Heureusement, ils sont très vite secourus par Zaphod Beeblebrox, le cousin de Ford appartenant à la même espèce des Bételgeusien (du nom de la supergéante de la constellation d’Orion). Il est accompagné de Marvin, un robot souffrant de dépression et de Trillian, une femme humaine. Ce groupe de cinq, à bord du Heart of Gold, parcourt la galaxie à la recherche d’une planète légendaire, Magrathea.

 

 

Là-bas, ils y découvriront grâce à un superordinateur que la réponse à la question ultime de la vie et de l’univers est 42 et que la Terre n’était en fait qu’une expérience parmi tant d’autres. Suite à toutes ces péripéties, l’aventure se poursuit dans les romans suivants : Le Dernier Restaurant avant la fin du monde (1980), La Vie, l’Univers et le Reste (1982), Salut, et encore merci pour le poisson (1984) et enfin Globalement inoffensive (1992). Le titre du dernier livre est capital pour décrire la philosophie derrière l’oeuvre. Globalement inoffensive définit en fait la Terre et tout ce qu’il y avait dessus : les différentes civilisations, l’histoire qui va avec, l’humanité, vous.

 

 

Même si le ton est donné à la comédie et que la saga n’a pas vraiment de thème central, il ne faut pas s’arrêter là. Ce qui a commencé comme une série radio change de sujet au rythme de la progression de l’histoire, mais l’idée qui englobe toute l’oeuvre est la suivante : l’univers est si grand que rien ne peut exister ayant un quelconque impact dessus, y compris l’humanité et notre planète. Réaliser sa non-importance et l’indifférence de l’univers à notre destin est la première étape vers la prise de recul dont a cruellement besoin notre espèce. Vous ne changerez jamais rien à l’univers, donc pas la peine de s’en faire pour quoi que ce soit et appréciez la vie pour ce qu’elle est. Après tout, vous ne savez pas quand un vaisseau extraterrestre va apparaître pour détruire la Terre et construire une autoroute !

 

Ce qui commence comme une idée ambitieuse pour une série à la radio s’est transformée en quelque chose de bien plus grand sous la forme de romans. De l’esprit de Douglas Adams est né un univers tout entier qu’il utilise avec brio pour dépeindre le nôtre avec humour et intelligence. Lecture incontournable pour tous les amateurs de bonne littérature et indispensable à quiconque aimant la comédie ! Connaissez-vous l’oeuvre de Douglas Adams que ce soit à la radio ou en romans ?

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