Une équipe canadienne a conçu un nouveau dispositif solaire bon marché. Fabriqué à partir de vieux pneus, celui-ci est capable de purifier quotidiennement plusieurs litres d’eau et peut même générer de petites quantités d’électricité.
Une technologie prometteuse
Notre planète ne manque pas d’eau, mais l’ironie veut qu’une quantité (très) limitée puisse être directement consommée : les océans sont trop salés, et les cours d’eau et les lacs sont contaminés par des bactéries dangereuses ou des polluants. Récemment, des scientifiques de l’université Dalhousie ont dévoilé un distillateur solaire flottant prometteur. Absorbée par sa base, l’eau s’évapore grâce au rayonnement solaire et se condense sur les parois d’un dôme qui la dirigent vers une poche amovible.
Des essais en conditions réelles ont montré que le dispositif expérimental produisait jusqu’à 3,67 litres d’eau potable par jour et mètre cube de matériau, soit environ 1,5 fois les besoins quotidien d’un individu moyen. Selon l’équipe, l’approche pourrait être facilement mise à l’échelle (en créant des flottes de distillateurs ou en augmentant leur taille) afin de répondre aux besoins d’une petite communauté.
Alors que bon nombre de technologies similaires impliquent l’utilisation de matériaux coûteux (métaux précieux, notamment), le cœur du dispositif est essentiellement constitué de vieux pneus, ce qui permet de réduire significativement ses coûts de fabrication tout en évitant que ces équipements n’encombrent nos décharges.
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— George Obeid (@_Georgeobeid) November 2, 2024
Obtenue par pyrolyse (chauffage à haute température d’un matériau en absence d’oxygène), la « poudre de pneu » riche en carbone est mélangée à des carbures de titane plasmoniques, qui captent la lumière et la convertissent en chaleur pour permettre l’évaporation de l’eau. Dans ce cas, une fine couche du matériau recouvre la surface supérieure de la mousse flottant sous le dôme.
De petites quantités d’électricité
Mieux encore, le distillateur solaire peut également produire une petite quantité d’électricité par effet thermoélectrique, suffisante pour alimenter des capteurs évaluant en temps réel la qualité de l’eau.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue iScience, la plupart des dispositifs purifiant l’eau se révèlent nettement plus complexes et onéreux. Avec un coût estimé à 0,8 centime d’euro par litre d’eau purifié, ce distillateur durable et bon marché pourrait s’avérer particulièrement précieux dans les régions isolées du globe et les pays en voie de développement.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: énergie solaire, eau
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