L’examen d’un grand nombre d’archives fossiles a montré que les dinosaures défiaient un principe scientifique vieux de près de deux siècles, connu sous le nom de « loi de Bergmann ».
La loi de Bergmann
Énoncée par le biologiste allemand Carl Bergmann en 1847, cette loi prévoit que les animaux vivant sous des climats plus froids ont tendance à être plus grands que leurs parents évoluant dans des régions plus tempérées.
Chez les manchots, les spécimens les plus grands sont observés en Antarctique. Un peu plus au nord, on trouve des espèces de taille moyenne, tandis que les manchots des Galápagos, presque au niveau de l’Équateur, comptent parmi les plus petits au monde. Des tendances similaires se dégagent également chez les humains, avec une proportion d’individus de grande taille plus élevée en Scandinavie et en Europe du Nord.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Communications, une équipe internationale de chercheurs a montré que la loi de Bergmann constituait une exception plutôt qu’une règle. « L’évolution des différentes tailles chez les dinosaures et les mammifères ne peut être réduite à la latitude ou à la température », soulignent-ils. « En réalité, elle s’applique uniquement à un sous-ensemble d’animaux homéothermes [maintenant une température corporelle stable], lorsque les variables climatiques autres que la température sont exclues. »
Des résultats surprenants
Parmi les spécimens inclus figuraient notamment les fossiles de dinosaures les plus septentrionaux jamais découverts, exhumés de la formation de Prince Creek en Alaska. À l’instar des mammifères et oiseaux modernes, l’analyse n’a révélé aucun changement notable de taille lié à la latitude chez les espèces étudiées.
Selon les scientifiques, les archives fossiles offrent une fenêtre précieuse sur des conditions climatiques et des écosystèmes bien différents de ceux que nous connaissons aujourd’hui.
« Les règles biologiques devraient s’appliquer aux créatures anciennes de la même manière qu’aux animaux vivants », souligne Pat Druckenmiller, co-auteur de l’étude. « On ne peut pas comprendre les écosystèmes modernes si l’on ignore leurs racines évolutives. »
Par Yann Contegat, le
Source: Cosmos Magazine
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