L’Égypte attire depuis des millénaires l’attention du monde entier grâce à son héritage culturel riche et diversifié. Sa fascinante histoire, illustrée par les mystères des pharaons, des pyramides imposantes, des artefacts ancestraux et des dieux, captive l’imagination de chacun. Au cœur de cette culture se trouve une divinité énigmatique : le dieu de la mort égyptien. Mais qui était-il vraiment ?
Plusieurs dieux liés à la mort
Souvent, Osiris est cité comme le dieu de la mort dans la mythologie égyptienne. Cependant, les experts s’accordent pour dire que c’est une simplification excessive. Andrea Kucharek, responsable d’un projet à l’université de Heidelberg, explique que bien qu’Osiris soit le souverain des morts, il est également considéré comme une figure emblématique de la vie et de la résurrection.
Mark Smith, professeur émérite d’égyptologie à l’université d’Oxford, souligne le caractère unique d’Osiris, étant lui-même ressuscité après sa mort, ce qui en fait un modèle pour les défunts ordinaires.
D’autres divinités comme Anubis, Horus, Hathor et Isis sont également associées à la mort, mais aucune d’entre elles ne peut être considérée comme le dieu de la mort à part entière. Anubis, souvent représenté avec une tête de chacal, est notamment lié à l’embaumement et à la première momification, selon Emily Teeter, égyptologue.
« La Mort, le Grand Dieu »
Malgré l’importance de la mort dans la culture égyptienne, les Égyptiens n’avaient pas de culte spécifique dédié à la mort. Martin Bommas, égyptologue à l’université Macquarie, explique qu’il est difficile de trouver un dieu de la mort défini dans la mythologie égyptienne. Une divinité rarement mentionnée, appelée « La Mort, le Grand Dieu », pourrait être la réponse la plus proche. Cependant, cette figure mystérieuse reste peu documentée et son rôle est souvent interprété comme maléfique plutôt que bénéfique.
L’on a retrouvé une mention de ce dieu peu connu sur un papyrus datant d’il y a environ 3 000 ans, pendant la 21e dynastie. La divinité est représentée sous la forme d’un serpent ailé doté de deux paires de jambes humaines et d’une tête humaine, sa queue se terminant par une tête de chacal. Selon les historiennes Françoise Dunand et Christiane Zivie-Coche, dans leur ouvrage Dieux et hommes en Égypte : 3000 av. J.-C. à 395 apr. J.-C., cette divinité est nommée « la mort, le grand dieu qui fait les dieux et les hommes ».
Cependant, il semble que cette figure mystérieuse n’ait jamais réellement pris racine dans le panthéon égyptien, suggérant qu’elle pourrait être restée un concept inachevé ou marginalisé dans la croyance populaire de l’époque. Pour aller plus loin, retour sur la quête de la vie éternelle dans l’Égypte ancienne.