L’eau salée représente 70 % de l’eau existante sur Terre. Malheureusement, elle est inutilisable par l’être humain, certaines régions se voient donc complètement dépourvues d’eau potable. C’est notamment le cas des régions du golfe Persique qui ont grandement besoin d’un moyen de dessalage efficace et rapide. Le chimiste Farid Benyahia a peut-être bien trouvé la solution miracle.
Le dessalement avec les techniques actuelles
Habituellement, le dessalement ou dessalage consiste à filtrer l’eau douce de l’eau salée et non, comme il est commun de le penser, d’extraire le sel de l’eau. Aujourd’hui, les techniques de dessalement sont si coûteuses qu’il est parfois plus rentable de chercher à la place des sources d’eau douce à traiter. Mais malheureusement dans certaines régions, il n’y a pas d’autres choix, il n’y existe que des étendues d’eau salée.
Le dessalement est alors indispensable pour avoir accès à de l’eau potable. Les deux problèmes majeurs qui se posent sont le coût énergétique du dessalage mais aussi l’impact écologique de certaines pratiques. Par exemple, les méthodes de dessalement utilisées dans le golfe Persique créent des concentrés de déchets de saumure qui sont ensuite versés dans le golfe. La saumure est parfois deux fois plus salée que l’eau de mer, et les usines de désalinisation en produisent environ 2 mètres cubes par mètre cube d’eau propre.
La méthode de dessalement innovante de Farid Benyahia
« Le but est de résoudre deux problèmes environnementaux avec une solution intelligente et de générer des produits commercialisables, utiles pour compenser partiellement le coût de stockage du CO2 », explique Farid Benyahia. Ce chimiste de l’université du Qatar a peut-être entre les mains un moyen de dessaler l’eau tout en utilisant intelligemment le CO2 rejeté dans l’air.
La technique est simple, il s’agit d’une variante du procédé centenaire Solvay. Le scientifique a simplifié ce procédé en visant une partie du bicarbonate de sodium au lieu du carbonate de sodium, qui demande des étapes supplémentaires. En présence d’ammoniac, ce composé réagit avec du dioxyde de carbone pur et la saumure résiduelle, provenant du dessalement. Farid Benyahia a obtenu du bicarbonate de soude solide et du chlorure d’ammonium.
En introduisant de l’oxyde de calcium, il a obtenu une solution de chlorure de calcium et d’ammoniac gazeux, des produits dont on se sert à la première étape, ce qui permet de réduire le coût de ce processus. De plus, le procédé réduit le besoin d’éliminer la saumure à hauteur de 100 %. Cette solution semble donc à la fois rentable (dans les régions qui disposent des infrastructures nécessaires) mais aussi bien plus écologique.
En rendant les techniques actuelles plus efficaces, ce chimiste de génie pourrait bien révolutionner le dessalement et rendre ces pratiques moins polluantes et moins catastrophiques pour certaines régions du monde qui ne savent plus quoi faire de la saumure. On espère que les scientifiques trouveront bientôt d’autres solutions encore plus écologiques et durables pour le dessalement de l’eau. Si ce sujet vous intéresse, découvrez cet innovant procédé de récupération.
Par Precila Rambhunjun, le
Source: scientificamerican
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