La rotation du trou noir niché au centre de la Voie lactée est si rapide qu’elle distord violemment l’espace-temps, prenant la forme évocatrice d’un ballon de football américain.
Une influence monstrueuse
Selon la théorie générale de la relativité d’Einstein, la masse déforme le maillage de l’espace-temps, un « tissu » quadridimensionnel qui imprègne l’Univers. Si ce phénomène se produit avec n’importe quel objet, il se révèle naturellement bien plus marqué lorsque ceux-ci sont extrêmement massifs.
Dans ce cas, on obtient des résultats spectaculaires, avec notamment des galaxies capables d’agir comme des lentilles grossissant les objets lumineux situés derrière elles, ce qui nous permet de voir beaucoup plus loin dans le cosmos, ou des ondes émises par la collision de trous noirs et d’étoiles à neutrons se propageant à travers tout l’Univers.
Récemment, des astronomes se sont penchés sur le trou noir supermassif de la Voie lactée, appelé Sagittarius A*, et ont découvert que celui-ci tournait suffisamment vite pour déformer l’espace-temps et lui donner une forme ovoïde, si le monstre cosmique était observé de côté.
Publiés dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, leurs travaux se basent sur les observations du télescope spatial à rayons X Chandra. Un examen étroit de la façon dont la matière circulait autour du trou noir supermassif a permis d’établir que sa vitesse et son angle de rotation s’avéraient suffisants pour entraîner de telles déformations.
Le réveil d’un géant endormi ?
L’énorme quantité d’énergie générée par la rotation rapide des trous noirs supermassifs actifs serait à l’origine d’importants écoulements de matière. Si Sagittarius A* est actuellement relativement calme, la présence de gigantesques « cheminées » de rayons X au-dessus et au-dessous du plan de notre galaxie prouve qu’il était autrefois nettement plus turbulent.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, il pourrait connaître un net regain d’activité dans un avenir relativement proche.
« Cela pourrait se produire dans un millier ou un million d’années, voire de notre vivant », conclut Anan Lu, chercheuse à l’université McGill de Montréal.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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