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Non épargné par la pandémie mondiale de coronavirus, le Brésil a enregistré pas moins de 150.000 cas et près de 10.000 décès liés à la maladie. Mais si les habitants souffrent de cette crise sanitaire, la forêt amazonienne souffre, elle aussi, d’une autre crise, celle-ci de nature environnementale, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre l’année dernière.

Les environnementalistes craignent le pire

En effet, en 2019, la forêt amazonienne a attiré l’attention du monde entier à cause de la déforestation qui a détruit 10.123 kilomètres carrés d’arbres et de verdure. Une déforestation record qui a été causée par des incendies de forêt, une exploitation illégale forestière et minière ainsi que des pratiques agricoles illégales.

Mais si ce tragique événement date d’il y a un an, la déforestation de la forêt amazonienne est toujours d’actualité puisque, selon Geo.fr, les données de l’Institut national de recherche spatiale du Brésil (INPE) ont montré que la déforestation a atteint un nouveau sommet depuis le début de cette année jusqu’à maintenant. Ainsi, 1.202 kilomètres carrés de forêt auraient déjà disparu entre janvier et fin avril.

Une hausse de 55 % par rapport à la même période l’année dernière et la plus forte augmentation observée depuis le début de l’observation du niveau de déforestation, en août 2015. Une situation loin d’être normale selon les explications d’Erika Berenguer, environnementaliste auprès des universités d’Oxford et de Lancaster qui déclare :

Le début de l’année n’est pas le moment où la déforestation se produit normalement car il pleut beaucoup. Par le passé, lorsqu’on voyait la déforestation augmenter dès le début de l’année, cela indiquait que lorsque la saison de la déforestation commencera (fin mai), il y aura également une augmentation.

Le maire appelle le gouvernement à se pencher sur les deux crises

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a déjà essuyé de vives critiques de la part de la communauté internationale pour sa façon de protéger la forêt amazonienne. A noter que le président brésilien n’est guère très versé dans la protection de l’environnement et a même encouragé l’ouverture des terres protégées pour l’exploitation minière et l’agriculture.

Malgré tout, il a récemment autorisé le déploiement de l’armée pour lutter contre les incendies et la déforestation à partir du lundi 11 mai. Une mesure loin de satisfaire les environnementalistes qui déplorent que le gouvernement n’attaque pas le mal à la racine. Erika Berenguer compare la stratégie militaire du gouvernement à « prendre du paracétamol quand on a mal aux dents : ça va réduire la douleur, mais si c’est une cavité, ça ne va pas la guérir ».

Conscient du double combat que mène le gouvernement contre, d’un côté, le coronavirus et de l’autre côté, la déforestation, le maire Arthur Virgilio a déclaré dans un appel à l’aide :

Nous avons besoin de personnel médical, de respirateurs, d’équipement de protection, tout ce qui peut sauver les vies de ceux qui protègent la forêt.

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