Aller au contenu principal

Comment un échantillon de sol de l’île de Pâques a bouleversé la médecine il y a 50 ans

Une découverte majeure

île de Pâques
— Alberto Loyo / Shutterstock.com

Située dans l’océan Pacifique, à un peu plus de 3 500 kilomètres de la côte ouest du Chili, l’île de Pâques est principalement réputée pour ses statues géantes. Il y a un demi-siècle, l’analyse de son sol a conduit à une découverte majeure.

Un puissant immunosuppresseur

Tout commence en 1964, avec une expédition scientifique visant à étudier la biosphère de l’île volcanique. À l’époque, la construction d’un aéroport menace d’exposer l’une des communautés les plus isolées de la planète et l’écosystème unique de Rapa Nui (en langue locale) à de nouveaux pathogènes et espèces invasives.

L’examen d’échantillons de ses sols va notamment révéler la présence de la bactérie Streptomyces hygroscopicus, produisant plusieurs composés chimiques prometteurs, parmi lesquels la rapamycine, ou sirolimus, isolée au milieu des années 1970.

Outre des propriétés antibactériennes et antifongiques, elle présente la particularité d’inhiber la protéine mTOR, jouant un rôle central dans la régulation de la croissance cellulaire, du métabolisme et des réponses immunitaires chez les mammifères.

Au cours des décennies suivantes, la molécule va bouleverser la transplantation d’organes. En atténuant la réponse immunitaire de l’organisme du receveur, elle permet de réduire significativement le risque de rejet. L’un de ses dérivés, appelé évérolimus, se révèle également efficace pour prévenir la maladie coronarienne du greffon cardiaque, touchant la moitié des greffés dans les cinq ans suivant la procédure.

Plaque commémorant la découverte de la rapamycine
Plaque commémorant la découverte de la rapamycine  — © Anypodetos / Wikimedia Commons

Un vaste potentiel thérapeutique

Également utilisée pour traiter certains cancers, la rapamycine a démontré un potentiel thérapeutique pour les troubles neurologiques, tandis que des études menées sur des levures et des souris ont révélé qu’elle contribuait à prolonger significativement leur durée de vie.

Une étude récente sur des rongeurs a également révélé qu’elle contribuait à enrayer la presbyacousie (ou perte auditive liée à l’âge) en limitant la perte des cellules ciliées externes.

Pour aller plus loin, découvrez l’histoire de la pénicilline, cette « moisissure » qui a sauvé des millions de vies.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

Étiquettes:

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *