Une cohabitation surprenante entre un reptile et un amphibien vient d’être découverte. Une trouvaille vieille de 250 millions d’années révélée par une équipe de chercheurs grâce à l’imagerie 3D.
C’est une cohabitation inhabituelle qu’a découvert une équipe de chercheurs de l’Evolutionnary Studies Institute d’Afrique du Sud. Deux espèces que tout opposent ont été retrouvées dans un même terrier, côte à côte.
Il s’agissait d’un reptile mammalien du type Thrinaxodon (ancêtre des mammifères) et un amphibien majoritairement aquatique de type Broomistega. Afin de révéler cette cohabitation pour le moins inattendue, les chercheurs ont utilisé les dernières technologies développées en matière d’imagerie par rayons X. Ils ont ainsi pu éviter de briser le fossile et son contenu pour l’étudier.
Le scan a dévoilé que l’amphibien avait quelques côtes cassées mais que le reptile n’en était pas l’origine. Cette blessure serait le signe d’un seul traumatisme et ses os montrent d’ailleurs des signes de convalescence. Les chercheurs se sont avancés sur un scénario possible dans Plos One. L’animal blessé se serait faufilé dans le nid du Thrinaxodon pour s’y reposer.
Quant au reptile, il adopte une position qui laisserait croire qu’il dormait paisiblement et qu’il devait probablement être en estivation (il s’agit d’une phase basée sur le même principe que l’hibernation mais durant une période chaude et rude). Quoi qu’il en soit, l’état de conservation des deux squelettes indique qu’ils sont morts tous les deux enterrés vivants, très certainement à cause d’intempéries qui auraient sédimenté le terrier.
Ce qu’il faut savoir, c’est que l’ère géologique dans laquelle vivaient ces deux espèces appartenaient à celle du Permien, une période qui remonte à 250 millions d’années.
Cette ère qui précède celle du Trias est considérée comme étant probablement celle durant la laquelle s’est produite l’extinction de 95 % des espèces marines et 70 % des espèces terrestres.
Les causes de cette catastrophe restent à l’heure actuelle encore non élucidées même si une hypothèse semble privilégiée. Elle serait liée à une succession d’événements d’origines astronomiques et géologiques, comme des collisions entre la Terre et des météorites ou encore d’intenses éruptions volcaniques.
Une nouvelle biodiversité a mis du temps à se redévelopper au vu des conditions climatiques rudes et au manque de nourriture. Les paléontologues pensent que c’est l’instinct de survie qui a fait que beaucoup d’animaux, comme les reptiles mammaliens par exemple, ont commencé à creuser des terriers pour survivre à ces conditions difficiles.
Ce qui est sûr, c’est qu’un tel phénomène reste assez rare et nous montre qu’aujourd’hui encore on ne cesse de faire des découvertes surprenantes. Les chercheurs parlent d’une trouvaille incroyable mais qui reste tout de même assez improbable. Et chez DGS, on aime tout ce qui est improbable 😀 ! Auriez-vous pu imaginer une collaboration de ce genre et connaissez-vous d’autres exemples de ce type ?
Par Andréa Simoes, le
Source: Futura Sciences